Facebook a aussi fait écouter les conversations des utilisateurs de Messenger à des sous-traitants

Et de cinq. Après Amazon, Google, Apple et Microsoft, c'est au tour de Facebook de reconnaître qu'il a fait écouter certains clips audio provenant de ses utilisateurs à des sous-traitants. L'objectif était d'améliorer la pertinence de son système de reconnaissance vocale, mais les informations lacunaires communiquées aux utilisateurs représentent un sérieux manquement dans le respect de leur vie privée.

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Facebook a aussi fait écouter les conversations des utilisateurs de Messenger à des sous-traitants

Il était la dernière lettre manquante à l'acronyme "GAFAM" en matière de révélations sur des écoutes de bribes de conversation de ses utilisateurs. Dans un article du 13 août 2019, Bloomberg met fin au suspense : oui, Facebook avait bien un programme similaire à ceux de Google, Microsoft, Amazon et Apple. Le réseau social a confié comme ses pairs des clips audio de quelques secondes à des entreprises de travail temporaire à des fins d'amélioration de son service.

Bloomberg décrit des travailleurs perturbés par la nature de ce travail car ils se voient présenter des extraits audio sans contexte, leur seule tâche étant de les transcrire le plus vite possible. Comme nous l'expliquions dans notre décryptage publié en début de semaine, ces pratiques ne sont pas nouvelles et leurs motivations sont transparentes. Il s'agit pour les géants technologiques d'aider leurs systèmes de reconnaissance vocale à mieux interpréter les requêtes qui leur sont faites.

Des utilisateurs "consentants"... mais mal informés

Facebook a confirmé au média américain qu'il a bien mené un projet de transcription audio mais qu'il y a mis un terme "il y a plus d'une semaine" après qu'Amazon, Google et Apple se sont fait épingler sur le même sujet. L'entreprise a précisé que les utilisateurs concernés avaient autorisé cette pratique dans les options de son application Messenger, et que les échantillons étaient anonymisés.

Mais comme ses camarades, Facebook omet de préciser que ses utilisateurs n'ont jamais été informés que des humains écouteraient les échantillons en question. Les mentions légales sont volontairement floues, parlant seulement "d'analyse des données". Combiné au fait que les applications peuvent être activées par erreur – et donc enregistrer des sons qu'elles ne comprennent pas, et qui sont envoyés vers un prestataire pour être transcrits – on arrive à des pratiques pas forcément très éthiques en matière de respect de la vie privée.

Ce programme de transcription audio a début en 2015 chez Facebook. D'après Bloomberg, il repose en grande partie sur l'entreprise TaskUs, basée à Santa Monica en Californie. Cette dernière travaille également sur la modération des contenus du réseau social. Si Facebook n'est qu'un énième nom dans cette affaire, le réseau social aurait probablement pu se passer de cette mauvaise presse quand on sait qu'il vient d'écoper d'une amende de 5 milliards de dollars de la part du gouvernement américain pour ses manquements en matière de respect de la vie privée.

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