
Facebook continue de payer le scandale Cambridge Analytica. Le groupe de Mark Zuckerberg a écopé lundi 30 décembre 2019 une amende d’environ 1,5 million d’euros par le gouvernement brésilien pour avoir "partagé de façon indue des données d’usagers" dans le cadre de campagnes politiques. Le ministère de la Justice et de la Sécurité publique a ainsi estimé que quelque 443 000 de ses citoyens – parmi les 87 millions de personnes qui auraient été concernées à l’échelle mondiale – ont vu leurs données personnelles aspirées après avoir téléchargé une application de tests psychologiques.
UNE COLLECTION D’AMENDES
Réagissant à cette annonce, Facebook a affirmé qu’il n’existe "pas de preuve que les données d'usagers brésiliens ont été transférées à Cambridge Analytica". Le groupe en a également profité pour rappeler les "nombreux changements effectués sur la plate-forme pour restreindre les informations accessibles aux sociétés tierces qui développent les applications". S’il décide de contester cette sanction, le célèbre réseau social dispose de dix jours pour faire appel. Il sera, sinon, contraint de s’acquitter de l’amende sous un mois.
Si l’amende peut paraître relativement timide, face aux 4,5 milliards d'euros que Facebook a dû régler pour clore la procédure judiciaire aux Etats-Unis, elle constitue la somme maximale prévue à cette date par la loi brésilienne. Un règlement général pour la protection des données largement durci doit entrer en effet dans le pays sud-américain en août 2020… s’il n’est pas repoussé à 2022, comme il en est question. Il s’agit toutefois d’une énième sanction, alors que le Royaume-Uni vient de réclamer 600 000 euros... et, ce, après l'Italie ou encore l'Espagne.
Facebook s’affaire depuis à restaurer une réputation sévèrement écornée, alors que le consentement des membres de sa communauté a été bafoué. Le réseau social a ainsi récemment suspendu des dizaines de milliers d’applications, jugeant leurs pratiques en matière de respect de la vie privée contraires à sa politique. Dans le contrecoup de l’affaire, en 2018, le groupe de Mark Zuckerberg avait estimé que 211 667 utilisateurs français ont pu être touchés par les pratiques de Cambridge Analytica.
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