Facebook Marketplace : Bruxelles estime les concessions proposées par Meta insuffisantes
La Commission européenne accuse le réseau social américain d’abus de position dominante dans le domaine des petites annonces en ligne.
Engagé depuis plusieurs mois dans des négociations avec Bruxelles, qui l’accuse d’abus de position dominante dans le domaine des petites annonces, Meta va devoir proposer davantage de concessions. Selon l’agence Reuters, ses dernières propositions n’ont en effet pas convaincu la Commission européenne.
Deux pratiques problématiques
Bruxelles avait ouvert une enquête contre la maison mère de Facebook en juin 2021. L’affaire porte sur sa plateforme de petites annonces Marketplace, alternative au Bon Coin ou à l’américain Craigslist. Gratuit, le service compte un milliard d’utilisateurs par mois.
Dans ses conclusions préliminaires, publiées fin 2022, la Commission européenne avait mis en avant deux pratiques problématiques. D’abord, le fait que Marketplace soit accessible à tous les utilisateurs de Facebook, sans la nécessité de créer un nouveau compte. De quoi lui conférer “un avantage substantiel en matière de distribution que les concurrents ne peuvent égaler”.
Le Royaume-Uni convaincu
Par ailleurs, Bruxelles remet en cause les conditions d’utilisation de Facebook, qui lui permettent d’utiliser les données relatives aux publicités menées par les autres plateformes de petites annonces. Des conditions “injustifiées, disproportionnées et non nécessaires” qui peuvent s’apparenter à “conditions commerciales déloyales”, attribuant un avantage concurrentiel à Marketplace.
Face aux inquiétudes de Bruxelles, Meta promet de ne plus utiliser les données publicitaires de ses rivaux. La société avait fait la même proposition à la CMA britannique, qui avait lancé une procédure similaire. Et qui avait, elle, estimé que cette concession était suffisante pour éliminer les risques concurrentiels. En Europe, Meta risque une amende pouvant atteindre 10% de son chiffre d’affaires annuel.