Faks lève 5 millions d’euros pour déployer son logiciel de gestion dans les pharmacies européennes
La plateforme développée par l’entreprise tricolore est utilisée par 65% des pharmacies françaises pour réaliser les tâches qui découlent de leurs relations avec les fournisseurs. Faks compte maintenant sur les 5 millions d’euros levés pour aller s’imposer sur le marché européen.
La start-up française Faks, qui développe une plateforme de gestion de la relation commerciale après-vente entre les pharmacies et leurs fournisseurs, annonce ce 17 mai 2023 avoir bouclé un tour de table de 5 millions d’euros auprès de Connect Ventures, Seedcamp et Cocoa VC. Sa solution étant déjà utilisée par 65% des officines et 98% des laboratoires pharmaceutiques en France, l’idée est à présent d’attaquer le marché européen.
Des tâches chronophages qui font perdre aux pharmaciens 30% de leur temps
La gestion de la relation avec leurs fournisseurs implique de nombreuses missions pour les pharmaciens. Outre les commandes, ils doivent leur fournir des preuves de vente ou encore des preuves de mise en avant : des photos attestant du bon respect de leurs consignes de mise en rayon (têtes de gondoles, promotions). Ils peuvent aussi avoir besoin de faire des réclamations en cas de problèmes de livraison ou de produits périmés par exemple.
Traditionnellement réalisées par mail ou par téléphone, elles impliquent de remplir des documents ou des tableaux et d’envoyer des photos. Des tâches chronophages qui occuperaient, selon Fask, 30% de leur temps. Pour compliquer les choses, les pharmacies travaillent avec des dizaines de laboratoires pharmaceutiques, 100 en moyenne selon Fask, et chacun a ses propres procédés.
La plateforme intègre les systèmes de 98% des laboratoires français
La jeune pousse, fondée en 2020, a alors développé une application, disponible sur le web et sur mobile, qui permet de digitaliser ces tâches. "On a des pharmaciens de tous âges avec des appétences au digital très différentes donc on s’est attelé à créer un logiciel clé en main simple d’utilisation", souligne Corentin Geoffray, co-fondateur et CEO de Faks.
La plateforme intègre les procédures et synchronise les systèmes de 98% des laboratoires pharmaceutiques français : 118 groupements et 700 laboratoires tels que les géants Biogaran, ou encore Bouchara. 13 000 pharmacies françaises (soit 65% du parc) l’utiliseraient déjà et 200 les rejoindraient chaque semaine selon le CEO.
Ces chiffres concernent la version gratuite de l’application qui prend en charge les réclamations. Pour la version premium, qui inclut les fonctionnalités relatives aux opérations commerciales, la start-up compte pour l’heure 15 laboratoires clients. Sa forte présence sur le marché n’est donc pas gage, pour le moment, d’importants revenus. L’entreprise ne communique pas sur son chiffre d’affaires, et sa rentabilité n'est pas sa priorité du moment.
Développer de nouvelles fonctions premium
Bien installée en France, elle veut d'abord profiter de cette levée pour conquérir les autres marchés européens, où les grands laboratoires avec lesquels elle travaille ont également de nombreux clients. Elle accompagnera cette expansion par le recrutement de commerciaux.
Ses équipes tech devraient elles aussi être étoffées pour ajouter à sa version payante de nouvelles fonctionnalités. Elles travaillent notamment sur la possibilité pour les officines de connecter à la plateforme leur logiciel de gestion de caisse et ainsi d’automatiser l’envoi des preuves de vente.
"Pour l’heure, les pharmaciens doivent manuellement extraire les listing de vente et les envoyer par mail en pdf aux différents laboratoires", explique le Corentin Geoffray. Il estime que cette nouvelle option leur fera gagner du temps et renforcera la fiabilité des données transmises.
Quant aux concurrents, le dirigeant affirme que ce sont les laboratoires pharmaceutiques qui tentent de développer leurs propres plateformes de gestion, souvent sous forme d’espaces pro. Mais "ça ne fonctionne pas car les pharmacies veulent avoir un seul outil permettant de gérer ces tâches pour l’ensemble de leurs fournisseurs", estime-t-il. En réalité, la start-up tricolore Opeaz est également sur le créneau.