Faraday Future et Byton peuvent-ils réussir à concurrencer Tesla ?
Faraday Future et Byton sont partis de rien et ont tous les deux dévoilés leur premier concept car lors du CES de Las Vegas, respectivement en 2017 et 2018. Les deux constructeurs se positionnent en concurrent de Tesla en voulant commercialiser des véhicules électriques et autonomes. Mais la comparaison s'arrête là. L'un se positionne sur le segment du luxe quand l'autre veut vendre un SUV 100% connecté à moitié prix du Model X. Parviendront-ils à leurs fins ?
Faraday Future (FF) a confirmé lundi 25 juin 2018 l'obtention de deux milliards de dollars lors de sa dernière levée de fonds. Avec cet apport conséquent, venant renflouer les caisses vides de la société basée à Los Angeles, le promoteur immobilier chinois Evergrande Group détient désormais 45% du capital de Faraday Future. Dans le détail, FF a pour l'instant reçu uniquement 800 millions sur cette somme. Le 1,2 milliard restant sera distribué en deux fois si FF respecte certaines conditions, précise The Verge : 600 millions avant le 31 décembre 2019 et 600 millions avant le 31 décembre 2020.
Un marché de niche pour Faraday Future
Créée en mai 2014 Faraday Future ambitionne de commercialiser la FF91, un SUV semi-autonome, électrique et ultra-connecté présenté en amont du CES de Las Vegas de 2017. Si le prix de vente n'a pas été communiqué officiellement, il devrait se situer à plus de 150 000 euros positionnant FF "sur un marché de niche", précise Meïssa Tall, associé chez Deloitte et conseiller automobile. "Des amateurs aiment acheter l'exception et la performance. Donc si le produit justifie le positionnement de prix, il y aura des acheteurs", ajoute Meïssa Tall.
Ce positionnement lui apporte un autre avantage. Contrairement à Tesla qui doit produire en masse le Model 3, et connaît justement quelques difficultés à passer à cette échelle de production, la question ne se posera pas pour FF. Meïssa Tall parle "d'artisanat industriel" et ajoute qu'une telle production ne nécessite "ni un réseau de distribution ni un circuit logistique d'une très grande complexité". La preuve, Faraday Future enregistre les pré-commandes uniquement via Internet.
Des annonces ambigües et des problèmes de trésorerie
En contradiction avec ce positionnement, FF avait annoncé en avril 2016 la construction d'une usine géante à North Las Vegas, dans le désert du Nevada, avant de revoir ses ambitions à la baisse puis, tout simplement d'abandonner la construction de son usine géante à l'été 2017.
La cause principale de ce revirement ? Ses finances. Sa maison mère LeEco croule sous les dettes et les actifs de son cofondateur ont été gelés à la suite du non-paiement d'intérêts. Avant même d'espérer aller à la conquête de ce marché de niche, il va falloir que FF règle ses problèmes financiers. Pas sûr que les 2 milliards de dollars suffisent.
Byton tourné vers le marché de masse
Un an après Faraday, Byton a présenté à l'occasion du CES de Las Vegas de 2018 le M-Byte, un concept car de SUV 100% électrique destiné à la production de masse. Lancée en septembre 2017 par des ex de BMW, la marque souhaite elle aussi concurrencer Tesla mais sur un autre segment. Son concept car doit en effet être commercialisé à un prix situé autour de 45 000 dollars (37 566 euros), soit beaucoup moins que le Model X dont le prix de départ a été abaissé à 79 500 dollars (65 539 euros).
Pour répondre à cet objectif de production de masse, la marque soutenue par le géant chinois Tencent, est en train de construire une usine en Chine qui aura une capacité annuelle de production de 300 000 unités. Byton en tant que marque chinoise produisant en Chine part avec un avantage certain qui est son pays : "la Chine est le premier marché automobile mondial avec près de 30 millions de véhicules vendus par an", rappelle Meïssa Tall. Et le pays se tourne vers l'électrique.
Byton s'appuie sur des partenariats
Contrairement à Tesla, Byton ne veut pas tout faire tout seul. La marque fait appel à Bosch pour les moteurs électriques et a annoncé en février 2018 avoir signé un partenariat avec Aurora devant développer un système de conduite autonome. Des accords qui permettent à Byton de se concentrer sur d'autres aspects de la construction de son véhicule. Mais pour convaincre, il faut encore que Byton arrive à produire son SUV électrique avec un niveau d'autonomie de catégorie 3 dont la commercialisation est annoncée pour fin 2019. Arrivera-t-il à tenir la cadence d'une production de masse ?
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