Fiabilité, efficacité énergétique, résistance…Le data center sous-marin de Microsoft est une réussite

Après plus de deux ans d'immersion au large de l'Ecosse, le prototype de data center innovant de Microsoft refait surface. Et les résultats de cette expériences sont très concluants, d'après l'entreprise américaine. Le matériel n'a pas été détérioré et le système a pleinement fonctionné grâce aux énergies renouvelables. Il s'agit désormais d'appliquer ces découvertes aux centres de données terrestres.

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Fiabilité, efficacité énergétique, résistance…Le data center sous-marin de Microsoft est une réussite

Le projet Natick de Microsoft est entré dans sa phase finale, celle des résultats. Au début de l'été, des spécialistes en milieu marin ont remonté le data center depuis le fond marin au large de l'archipel des Orcades en Ecosse. L'expérience est très concluante, d'après John Roach, CTO au sein des Digital Advisory Services de Microsoft, signataire d'un billet de blog.

Réduire l'empreinte carbone
Ce data center a été immergé le 5 juin 2018 grâce à la collaboration entre Microsoft et l'entreprise française Naval Group spécialisée dans l'industrie navale et les énergies renouvelables. Cette expérience consistait à tester la faisabilité de data centers sous-marins alimentés par des énergies marines et refroidis par l'eau de mer. L'objectif principal : réduire l'empreinte carbone de ces infrastructures.

L'équipe en charge du projet émettait l'hypothèse suivante : un conteneur scellé au fond de l'océan pourrait améliorer la fiabilité globale des centres de données. Le déploiement dans les îles du Nord a confirmé cette hypothèse.

Un faible taux de défaillance
La première question concernait l'état du matériel une fois sorti de l'eau. Seuls huit des 855 serveurs à bord étaient défaillants. "Notre taux de défaillance dans l'eau est un huitième de ce que nous voyons sur terre", conclut Ben Cutler, directeur du projet Natick. Cette absence de détérioration serait due au gaz qui a été utilisé pour pressuriser le conteneur de 12 mètres : l'azote. D'après les chercheurs, ce gaz incolore et indolore qui constitue un peu plus des trois quarts du volume de l'atmosphère a permis de sauvegarder le matériel sans l'abîmer. L'oxygène, au contraire, est beaucoup plus corrosif.


Le data center utilise de l'énergie renouvelable
Ce data center a également utilisé l'énergie de manière plus durable, se réjouit John Roach. Son emplacement y est pour beaucoup. En effet, Les Orcades sont alimentées à 100 % par de l'énergie éolienne et solaire ainsi que par des technologies expérimentales d'énergie verte en cours de développement au Centre européen de l'énergie marine.

"Le système a très bien fonctionné sur un réseau considéré comme peu fiable pour les centres de données terrestres", a déclaré Spencer Fowers, chercheur au sein de Microsoft Research. Les futurs centres de données sous-marins pourraient ainsi être installés à côté d'un parc éolien offshore. "Même par vent faible, il y aurait probablement assez de puissance pour alimenter le data center", indique John Roach. En outre, le projet Natick a montré que les data centers peuvent être exploités et maintenus sans avoir à puiser dans les ressources en eau douce.


Appliquer ces découvertes aux infrastructures terrestres
"Nous pensons que nous avons dépassé le stade où il s'agit d'une expérience scientifique", estime Ben Cutler. Microsoft cherche désormais à appliquer ces découvertes aux data centers terrestres, notamment pour les services cloud d'Azure. Au-delà de l'impact environnemental, les data centers immergés ont d'autres avantages. Ils permettent de répondre très rapidement aux demandes du marché. L'installation de ces infrastructures se fait en 90 jours. Le fait que le milieu marin soit à peu près similaire partout sur la Terre permet de ne construire qu’un seul modèle.

Deuxième avantage : la proximité géographique entre les data centers et leurs utilisateurs. "Nous constatons de plus en plus le besoin d'avoir des data centers plus petits situés proches des clients plutôt que de gros data centers situés dans des entrepôts au milieu de nulle part", raconte Spencer Fowers.

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