Fibre, 5G : l'horizon d'une couverture complète du territoire s'éloigne
L'Arcep constate un ralentissement du rythme de couverture FTTH dans les zones très peuplées, et pour la 5G c'est l'inverse : les opérateurs télécoms rechignent à couvrir les campagnes.
Avis de ralentissement sur la couverture mobile et fibre. D'un côté, selon une information obtenue par Les Echos, la Fédération française des télécoms (FFT) souhaite freiner le déploiement de la 5G dans les zones peu denses, pour des raisons d'économies d'énergie. De l'autre, le régulateur des télécoms, l'Arcep, constate "depuis quelques mois que le rythme [de déploiement du FTTH] ralentit dans certaines zones".
Zones urbaines : encore plusieurs années pour couvrir le territoire
"Nous observons une baisse depuis quelques mois de l’ordre de 20% au 2ème trimestre 2022, par rapport à la même période de 2021", a déclaré Laure de la Raudière le 22 novembre. "A ce rythme, il faudra encore plusieurs années pour atteindre une couverture complète" des zones urbaines et des grandes métropoles, où plusieurs opérateurs se font concurrence, a précisé la présidente de l'Arcep.
C'est un problème, dans la mesure où Orange a programmé la fermeture de son réseau cuivre (ADSL) à partir de 2026, qui ne peut pas se réaliser sans que la fibre prenne le relais. En octobre 2022, plus de 20 millions de locaux sont déjà "fermés" commercialement. Il va donc falloir maintenir le cap des déploiements de la fibre.
Pannes : des remises en état qui s'étaleront jusqu'en 2024
Bonne nouvelle en revanche sur le plan de la remise en état des infrastructures de fibre optique les plus dégradées, dans les zones ont les abonnés ont régulièrement des pannes de réseau et des échecs de raccordement. Les opérateurs de réseaux d'initiative publique Altitude Infra et XpFibre ont présenté leurs plans de reprise.
Altitude s’engage à reprendre complètement 70 points de mutualisation couvrant 33 000 prises d’ici mars 2023, notamment dans l’Essonne et le Calvados. XpFibre s’engage quant à lui à remettre en état 900 points de mutualisation couvrant 400 000 prises d’ici fin 2024, principalement en Ile-de-France et dans le Rhône. Un quart du plan sera bouclé en 2023. A noter que ce plan de reprise n'est pas en relation avec l'enquête administrative ouverte par l'Arcep à l'encontre de XpFibre fin 2021.
Zones rurales : déployer moins pour consommer moins
Côté réseau mobile, la FFT (qui regroupe les opérateurs télécoms, sauf Free) justifie sa proposition, faite début novembre auprès du ministère de l'Économie, de l'Arcep et des parlementaires, par une réduction de 1,4% de la consommation électrique des réseaux télécoms en 2023. Selon les opérateurs, installer une antenne 5G sur un site mobile existant augmente la consommation électrique du site de 40%, explique la note consultée par Les Echos.
La 5G consomme en soi moins d'électricité que la 4G, mais dans un premier temps, le déploiement va en effet entraîner une surconsommation énergétique, comme le notait l'Arcep dans une étude publiée en début d'année. En 2028, le régulateur estime que la consommation d'énergie sera divisée par dix. Mais que "dans les zones moins denses, de déploiement à faible densité de trafic, des gains, quasi inexistants, n’apparaissent au plus tôt qu’en 2025 et au plus tard en 2028".
Dans la mesure où, en plus, pour le moment les gains économiques pour les opérateurs ne sont pas au rendez-vous, les bénéfices pour le grand public se faisant attendre, les acteurs des télécoms cherchent à faire des économies. Reste à savoir si Bercy est prêt à appuyer sur le frein de son "New Deal mobile".
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