Fibre optique : que vont devenir les travailleurs qui ont aménagé le territoire ?
Malgré la fin du chantier de déploiement de la fibre optique en France, la filière des infrastructures numériques devrait créer de l'emploi d'ici 2030. Ses principaux relais de croissance : les datacenters et les territoires connectés.
C'est un chantier qui touche à sa fin. La fibre optique est désormais déployée sur plus de 80% des locaux en France. Mais si c'est une bonne nouvelle pour les consommateurs et les entreprises qui sont de plus en plus nombreux à détenir un abonnement très haut débit, cela constitue un défi pour la filière des infrastructures télécoms, qui va devoir reconvertir à partir de 2025 les 31 000 salariés qui tiraient la fibre, raccordaient les locaux et réalisaient les études préalables. En effet, en 2030, il devrait en rester moins de 10 000, chargés de la maintenance du réseau.
Plus de 30 000 créations nettes d'emplois
Une étude prospective qui vient d'être publiée, réalisée par le cabinet Katalyse en collaboration avec le Contrat Stratégique de Filière infrastructures numériques, est plutôt rassurante quant à la capacité de la filière à rebondir. Elle estime même que celle-ci créera 33 000 emplois nets d'ici 2030, pour atteindre 103 000 collaborateurs.
Comment ? Grâce aux nouveaux chantiers que sont les datacenters et les territoires connectés (éclairage, vidéosurveillance, transport, gestion de l'eau… et de manière générale la smart city), essentiellement.
Datacenters, smart city : les relais de croissance
Les emplois dans les datacenters devraient doubler selon l'étude, de 11 500 aujourd'hui à plus de 20 000 en 2030. On parle principalement de techniciens, dans les bassins d'emploi de l'Ile-de-France et Aix-Marseille. Les emplois dans les réseaux locaux d'équipements connectés seront quant à eux multipliés par cinq, selon l'étude, à 40 000 collaborateurs (ingénieurs, techniciens de maintenance, réparateurs).
D'autres activités constitueront des relais de croissance, comme le décommissionnement du cuivre à partir de 2027-2028, tandis que les emplois sur le réseau 5G remplaceront ceux de la 4G (les effectifs dans le mobile devraient augmenter de 14 000 emplois nets).
Une immense chantier de formation
Reste à reconvertir tout ce petit monde et à reclasser la main d'œuvre, ce qui ne sera pas une mince affaire. D'autant qu'un certain nombre de personnels partent déjà dans d'autres secteurs d'activité dans lesquels ils peuvent utiliser leurs compétences et qui sont plus rémunérateurs, comme l'énergie (déploiement de panneaux solaires ou de bornes de recharge pour les voitures électriques…).
Les infrastructures numériques pourraient donc manquer de personnel qualifié, dans la mesure où elles souffrent déjà d'un déficit d'attractivité. Les salaires des sous-traitants ont notamment été pointés du doigt dans les problèmes de qualité de la fibre.
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