"Fidéliser les jeunes est impossible"

Deux fois par mois, Julien Pouget décode pour L’Usine Digitale les enjeux de l’intégration d’une génération de digital natives dans le monde du travail. Cette semaine, il nous parle fidélité, qui ne va plus d'elle-même, mais se gagne, grâce à un management de la motivation.

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Lorsque l’on évoque le cas des générations Y et Z en présence de managers, il n’est pas rare que l'un d'entre eux se prononce de cette manière à leur égard.


Les expressions "infidèles", "mercenaires" font partie des qualificatifs peu flatteurs qui émergent fréquemment.

Que faut-il penser de ces jugements ?

une vision conservatrice

D’abord, ils expriment une vision conservatrice de la fidélisation où le salarié est fidèle par défaut. Dans cette conception, les salariés ne quittent l’entreprise qu’à raison d’un "problème". Pour les managers, la fidélisation se résume alors à une démarche relativement passive qui se résume dans l'adage : "pas de nouvelles, bonnes nouvelles".


De leur côté, les jeunes générations ont plutôt une vision inverse : "si l’entreprise ne me donne pas régulièrement des raisons de rester, je partirai". Chacun le comprend, cette vision est beaucoup plus exigeante pour le manager qui doit alors agir de manière proactive pour donner des raisons de rester.

Bon nombre d’entreprises n’ont pas perçu ce changement de paradigme et se lamentent sur la fidélité perdue d’autrefois. Confrontées à de nombreux départs de jeunes, elles auront tendance à s'exonérer de toute responsabilité et à lier le turnover à l'infidélité supposée de la jeunesse.

modifier le comportement du manager

Outre le fait que cette complainte est peu productive, elle encourage un autre effet pervers que les anglo-saxons qualifient de prophétie autoréalisatrice.

En clair, le manager dont la croyance personnelle est qu’il est impossible de fidéliser les jeunes finira toujours par avoir raison. Mais ceci tient principalement au fait que sa croyance l’amène à modifier ses comportements avec les jeunes à faire moins d’efforts pour tenter de les fidéliser.

Par expérience, les managers qui parviennent à limiter le turnover raisonnent de manière inverse. Ils partent du principe que la fidélisation des jeunes est exigeante mais pas impossible et se libèrent du temps pour y travailler.

Sans naturellement prétendre à l'exhaustivité, le fait de confier régulièrement de nouvelles responsabilités et de nouveaux challenges constituent des pistes de travail intéressantes. De même que le développement des compétences et le coaching au quotidien.

A bon entendeur…

Julien Pouget, consultant au sein du cabinet Yuman
@jpouget
Les avis d'experts et points de vue sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs et n’engagent en rien la rédaction.

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