Fintech : les valorisations en chute de 60% depuis 2022
Une étude du BCG met en lumière le dégonflement de la bulle dans le secteur de la fintech, où les multiples de valorisation des entreprises sont passés de 20 à 4 en l'espace de deux ans.
Les records de levées de fonds et de valorisation dans le secteur de la fintech sont derrière nous. Une étude du Boston Consulting Group (BCG) et de QED Investors vient chiffrer le dégonflement de la bulle, qui a connu son apogée en 2021. Alors que sur la période 2020-2022, les fintech étaient valorisées 20 fois leurs revenus en moyenne, les multiples sont retombés à 4 fin 2022. Illustration : la valorisation de Stripe a été quasiment divisée par deux.
Depuis avril 2022, selon le rapport du BCG, les valorisations ont diminué de 60% en moyenne, et les nouveaux financements de 43% en valeur. Les levées de série C et supérieures subissant le plus ce retournement. Par exemple, les montants levés en série E et postérieures ont chuté de 72% entre 2021 et 2022, et en séries C et D de 48%, tandis que les financements en série A ralentissaient de 37%.
Cependant, la croissance des revenus s'est poursuivie, et le rapport prévoit que le chiffre d'affaires mondial du secteur devrait être multiplié par six d'ici 2030, à 1500 milliards de dollars.
La fintech a fléché 20% des levées de fonds
Depuis 2019, la fintech a reçu près de 20% de l'influx global de capital risque. Le retournement s'est produit avec la hausse des taux d'intérêt et la fin de "l'argent gratuit". Désormais, priorité est donnée à la génération de croissance rentable pour permettre à ces start-up de traverser l'orage. Car le ciel devrait s'éclaircir, selon le BCG, qui estime que "les difficultés récentes des fintech sont une correction à court-terme dans une histoire de croissance à long terme, étant donné que les fondamentaux du secteur n'ont pas changé".
Le cabinet de conseil s'attend à un écrémage concernant les start-up qui n'ont pas une offre claire, une marque forte, des revenus récurrents et une base de clients fidèles. Pour le reste, il y a toujours de la place pour les fintech, qui ne pèsent que 2% des revenus annuels des services financiers. Au sein du secteur lui-même, le segment des paiements, qui a capté 25% des financements en capital depuis 2000, représente 40% des revenus.
Paiements et services B2B
Les paiements ont encore de beaux jours devant eux selon cette étude, notamment dans les domaines des paiements internationaux et des paiements instantanés, où l'innovation peut encore apporter beaucoup à un fonctionnement de marché très complexe. Mais c'est dans les services B2B et le B2B2C que le BCG voit la prochaine grande vague de croissance à venir pour le secteur : finance et assurance embarquées, banking as a service, et services aux PME.
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