Flink est placé en redressement judiciaire en France et abandonne le marché
La filiale française de Flink a été placée en redressement judiciaire et annonce qu’elle quitte le marché français de la livraison rapide de courses. Ce dernier est de moins en moins prometteur avec les règlementations sur les "dark store" et l’inflation, mais elle donne à son seul concurrent Getir, l’occasion de l’exploiter seul s’il parvient à sortir de la procédure de redressement judiciaire dans laquelle il est lui aussi embarqué.
Sales temps pour le secteur de la livraison ultra-rapide de courses en France, aussi appelé "quick commerce". Flink décide de quitter le marché et a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris. La nouvelle a été rapportée par plusieurs médias dont Le Monde le 5 juin 2023. La société emboîte ainsi le pas à Getir, son seul concurrent en France, lui aussi placé en redressement judiciaire il y a quelques jours.
Getir devient le seul acteur en France
Alors que ce dernier envisageait, d’après le Financial Times, de racheter la filiale française de Flink, celle-ci lui laisse d'elle même le monopole, ce qui ne veut pas dire que la tâche sera facile. Oui car après une arrivée engageante boostée par la crise sanitaire, l'essor des plateformes de livraison de courses s'est complètement essouflé en France.
Flink, bien installé en Allemagne cherchait à y étendre son activité depuis 2021. Il y emploie des centaines de personnes et utilise 19 "dark stores" dans neuf grandes villes. Pour justifier son retrait du marché, Flink invoque des motifs essentiellement réglementaires.
Le modèle logistique ne passe pas
Il faut dire que le quick commerce n’a pas été très bien accueilli dans l’hexagone, notamment par les élus. Ces derniers craignent que les entrepôts où sont stockés la marchandise, surnommés les "dark stores", créent des "villes-entrepôts", minent un peu plus les ventes des petits commerces de proximité et laissent place à "l’économie de la flemme". Ils dénoncent par ailleurs les nuisances induites pour les riverains.
Entendus, le gouvernement a décrété en mars que les "dark stores" pouvaient faire l’objet d’une régulation par les mairies et que celles-ci pouvaient procéder à des fermetures. C’est en partie ce qui a compliqué l’activité des entreprises du secteur.
Le modèle économique est déficitaire
En parallèle, Flink comme Getir, a subi les revers d’un contexte socio-économique beaucoup moins favorable qui a restreint la clientèle. En période d’inflation, les dépenses sont comptées et les foyers évitent les frais de livraison.
Mais surtout, le modèle économique n’est pas tenable. Les coûts d'acquisition et de livraison du client sont très élevés, tout comme les loyers des dark stores, de par leurs positions stratégiques en centres-villes, alors que les paniers vendus sont assez bas. Ni Getir ni Flink n’avait trouvé de sa rentabilité, ce qui ne leur permet pas de s'en sortir en levant des fonds comme ils l’ont fait à leurs débuts. Les investisseurs, plus frileux, se sont détournés des start-up déficitaires.
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