Free lance son opération de retrait de la Bourse

 

Xavier Niel lance son OPA sur l'opérateur télécom Free, dans le but de retirer l'entreprise de la cote afin de gagner en agilité stratégique et financière.

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Free lance son opération de retrait de la Bourse
Xavier Niel va sortir Free de la Bourse.

Trois milliards d'euros, c'est le prix de la liberté pour Free. L'opérateur télécom a lancé jeudi 9 septembre son offre publique d'achat (OPA), destinée à racheter les 16% du capital non encore détenus par Xavier Niel. Le fondateur de Free prévoit ensuite de retirer son entreprise de la cote sur Euronext Paris, une opération qui n'est possible qu'à partir du moment où son initiateur détient au moins 90% du capital et des droits de vote.

Nouvelle phase de développement
L'OPA va durer jusqu'au 24 septembre. Pendant cette période, les actionnaires pourront apporter leurs titres. Xavier Niel leur propose pour cela une prime de 61% par rapport au cours de clôture de l'action la veille de l'annonce de l'offre, qui date du 29 juillet. Ce qui signifie que l'opération pourrait lui coûter au total un peu plus de 3 milliards d'euros.

Une prime que l'entrepreneur justifie ainsi : "La nouvelle phase de développement d'Iliad exige des transformations rapides et des investissements significatifs qui seront plus aisément menés à bien en tant que société non cotée". En sortant du marché, l'opérateur se donne une plus grande marge de manœuvre, et gagnera en agilité : une plus grande indépendance stratégique, la liberté de gérer son cash flow hors de la pression des actionnaires et des analystes, l'affranchissement des obligations réglementaires de transparence liées aux marchés financiers... De quoi pouvoir procéder aux investissements nécessaires à sa croissance, et à d'éventuels rachats, sans que le cours de Bourse en pâtisse.

Sortir de la vision court terme
Car les attentes des investisseurs, qui regardent leurs perspectives de dividendes à court terme, sont difficilement compatibles avec les investissements lourds en infrastructures que réclament les télécoms, et qui se rentabilisent parfois à dix ans.

Depuis le début de l'année, le titre Free a reculé de près de 30%, malgré de bons chiffres en termes de recrutement d'abonnés fibre, et un plan de marche en avance sur les autres opérateurs en matière de déploiement d'antennes 5G.

Si une entreprise choisit la Bourse, c'est pour pouvoir s'y financer. Or, aujourd'hui les taux d'intérêt bas et l'abondance de liquidités dans le secteur du private equity font qu'il est possible de se financer autrement. Malgré leurs objectifs de rentabilité, les fonds ont une vision à plus long terme que les actionnaires sur les marchés. D'ailleurs, Free n'est pas le premier opérateur à avoir fait le choix d'un retrait de la Bourse. Altice (SFR) l'avait précédé au mois de janvier.

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