Futur du travail : le télétravail 2 jours par semaine devient la norme
Une étude menée par l'Association Nationale des DRH enfonce le clou. Le "travail hybride" se diffuse dans les entreprises, et les candidats attendent plus de flexibilité. En plus de ça, les services RH doivent mener leur propre transformation digitale.
Deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, le télétravail deux jours par semaine est devenu la norme dans les entreprises. L’ANDRH (Association Nationale des Directeurs des Ressources Humaines) et le BCG ont publié le 11 mars la deuxième édition de leur enquête sur le futur du travail, menée auprès de 588 professionnels RH français en février 2022, sur leur vision du futur du travail à horizon 2025. Elle ouvre un boulevard à tous les éditeurs de solutions collaboratives et de digitalisation des services RH.
Une stabilisation à 2 jours par semaine
46% des répondants prévoient que leurs salariés éligibles au télétravail y passeront 2 jours par semaine en moyenne, soit pas forcément plus qu'aujourd'hui. Mais 40% d'entre eux ont ouvert, ou réfléchissent à ouvrir davantage de postes au télétravail. 39% prévoient que plus de la moitié de leurs salariés télétravailleront a minima un jour par semaine d'ici 2025 (+8 points vs 2020). Ce chiffre monte à 65% dans les entreprises dont les effectifs sont constitués à plus de 30% de cadres. Le tout télétravail, 5 jours par semaine, ne concerne qu'1% des répondants.
"On ne parle même plus de télétravail, mais de travail hybride, qui est devenu la norme, commente Audrey Richard, présidente de l'ANDRH. Ce n'est pas le nombre de jours qui augmente aujourd'hui, c'est le nombre de postes éligibles."
Moderniser l'organisation, le management et les RH
Les principaux bouleversements engendrés par cette hybridation concernent l'organisation du travail et les pratiques managériales, selon les personnes interrogées (58%). 76% pensent que proposer des modalités de travail hybride est important, voire indispensable, et 90% reconnaissent que les candidats de la période post-Covid expriment des attentes différentes. En particulier, 78% observent que les candidats sont demandeurs d'une plus grande flexibilité quant à leur lieu de travail.
"Il n'y a pas deux managements, un en distanciel et l'autre en présentiel. Il y a un seul management, mais il a changé", estime Benoît Serre, vice-président délégué de l’ANDRH et DRH de L’Oréal France.
"Le futur du travail ne s’arrête pas là. Tout en prenant en considération les nouvelles attentes des collaborateurs, les DRH vont devoir se mobiliser pour accompagner les directions générales et mener de front les grandes transformations qui sont à l’agenda des dirigeants aujourd’hui", précise Vinciane Beauchene, directrice associée au BCG. 75% des DRH identifient la transformation digitale comme le chantier prioritaire pour leur entreprise. Ce qui passe aussi par leur propre transformation, ajoute la directrice du BCG, qui juge qu'"en France, on n'est pas en avance dans la modernisation des outils RH".