De New York à la place Tahrir en Egypte, les sms et les alertes Facebook résonnent avec la même intensité et viennent nous rappeler le lien étroit qui relie la génération Y à Internet. Même si elle n’est plus la seule à être connectée, la génération Y continue d’attirer l’attention par son utilisation quasi-permanente des technologies. Parce qu’elle apprend, se distrait, consomme, revendique ou recherche l’amour sur Internet, la génération Y donne souvent une fausse idée d’elle-même.
La convivialité dispersée façon puzzle
En famille comme en entreprise, l’image d’une génération "geek", désintéressée des rapports humains et de la vie de la cité, lui colle à la peau. Tout erroné qu’il soit, ce cliché est repris avec joie par de nombreuses entreprises qui y trouvent un argumentaire de vente idéal. Schématiquement le raisonnement est le suivant : si les digital natives aiment le digital, rien ne doit échapper à la digitalisation.
En pratique, les nouveaux environnements de travail virtualisés négligent souvent la question du lien social. Qu’il s’agisse de contacter l’informatique, de poser une question sur sa fiche de paie ou de réserver une salle, le salarié moderne doit faire par lui-même. Les notions de gain de temps et la recherche de la rentabilité ont dispersé la convivialité. Façon puzzle.
Pour parler à un manager taper étoile
Si l’on prolonge le raisonnement, les managers ont du souci à se faire. Autocrates présumés dont l’entreprise doit se "libérer", les managers de proximité présentent un autre défaut majeur : ils ne sont pas (encore) digitaux. Certains déambulent dans les couloirs et ont la bizarrerie de parler à leurs équipes ou de faire des blagues.
Pendant de ce temps-là, de nombreux jeunes embauchés peinent à trouver le sens de leur travail et recherchent désespérément un coach ou un mentor. D’autres quittent l'entreprise car ils ne trouvent pas ce lien émotionnel qu’ils recherchent. Mais même dans ces cas préoccupants, les clichés sur la génération Y empêchent les entreprises d’apprendre de leurs erreurs. Une hausse du turnover sera ainsi souvent attribuée au supposé côté "zappeur" ou "mercenaire". En attendant l’application pour développer la fidélisation, cela va sans dire.