Gestion de l’épargne : les Fintech dépoussièrent la gestion pilotée

Ces dernières années, on ne compte plus le nombre de néo-banques ayant fait leur apparition, affichant des services attractifs, une multitude de fonctionnalités et des interfaces agréables à consulter, avec l’ambition de permettre de tout faire en quelques clics. Le tout pour un coût dérisoire en comparaison avec les banques traditionnelles. Mais ces banques d’un nouveau genre, de par leur statut de simple établissement de paiement, sont limitées en termes de solutions d’investissement, et c’est là qu’interviennent d’autres acteurs de la Fintech.

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Gestion de l’épargne : les Fintech dépoussièrent la gestion pilotée

De nouveaux acteurs de l’épargne ont en effet fait leur apparition : Yomoni, Nalo, Ramify, Wesave… Ces Fintech proposent des solutions séduisantes et économiques pour déléguer la gestion de son épargne, et même si elles n’ont que quelques années d'existence, elles gèrent déjà plusieurs centaines de millions d’euros d’encours.

Faisons le point sur les caractéristiques de leurs services et sur ce qui les distingue des acteurs plus traditionnels.


Profil d’allocation sur mesure

Pour organiser leur épargne financière, la majorité des épargnants s’en remettent à leur banque traditionnelle. Généralement, le dispositif d’épargne privilégié est l’assurance vie , et cela, pour une raison simple : ce dispositif bénéficie d’avantages fiscaux significatifs et est un véritable couteau-suisse pour épargner. Les Fintech s’appuient également sur ce produit d’épargne, qui permet de diversifier le capital des épargnants selon leur profil.

À titre d'exemple, Yomoni est apparu en 2015 en France avec son assurance vie en gestion pilotée. Depuis le 1er Septembre 2015, la performance cumulée va de +12,1 % à +77,9 % (au 7 Janvier 2022) selon le profil de l’épargnant (du plus défensif au plus offensif). On peut lire dans cet avis sur l’assurance vie Yomoni que la Fintech s’appuie sur l’assureur Suravenir. Il s’agit d’une filiale du Crédit Mutuel Arkéa, un des mastodontes de l’assurance en France. Quant à l’assurance vie proposée par la Fintech Nalo, elle s’appuie sur l’assureur Generali.

Les encours investis par les épargnants au travers de ces Fintech sont donc pris en charge par des assureurs tout aussi solides que les assureurs derrières les banques traditionnelles. La différence entre les services des Fintech et ceux des établissements traditionnels porte sur d’autres critères.

Les épargnants n’ayant ni le temps ni les connaissances pour gérer efficacement leur épargne délèguent la gestion de leur épargne en optant pour un service de gestion pilotée. La banque obtient alors mandat pour allouer et arbitrer le capital que lui a confié son client. Les banques s’en tiennent généralement à 3 profils de risque : sécurisé, équilibré, et dynamique. Typiquement, l’épargnant pourra décider de sécuriser 25, 50 ou 75 % des encours en fonds euro (sans risque de perte en capital) tandis que le reste ira sur des supports dynamiques (plus ou moins risqués avec meilleur potentiel de performance) sélectionnés par le gestionnaire.

Les Fintech de l’épargne se distinguent avec un choix de profils d’allocation beaucoup plus large. Chez Yomoni, 10 profils de risque sont proposés. Ce choix monte même à près d’une centaine chez Nalo.

Au-delà de la question du profil de risque, les épargnants sont de plus en plus attentifs à la question de l’éthique et de l’adéquation de leurs placements avec leurs convictions morales. Les Fintechs répondent à cette attente avec des profils d’allocation s'appuyant sur des fonds labellisés ISR (Investissement Socialement Responsable). Près de la moitié des clients opte désormais pour une allocation ISR.

L’épargnant peut à tout moment modifier son profil de risque. Pour cela, il lui suffit de se connecter sur son compte client en ligne pour ajuster son profil.

Une gestion économique et performante

Les épargnants sont évidemment très attentifs à la performance de leur épargne. C’est l’un des principaux critères pour juger de la qualité du service. La performance nette d’une gestion pilotée est déterminée par la performance brute des placements sélectionnés par le gestionnaire, minorée de l’ensemble des frais de gestion.

Les frais de gestion se décomposent en plusieurs couches :

  • les frais de gestion des fonds au sein desquels les encours sont investis,
  • les frais de gestion en unités de compte (sur un contrat d’assurance vie),
  • les frais de la gestion pilotée.

Dans une banque traditionnelle, la somme des frais dépasse souvent les 3 %. De leur côté, les Fintech se distinguent avec des frais totaux sensiblement plus faibles (près de 2 fois). Pour parvenir à ce résultat, elles mettent en place une stratégie d’allocation tirant partie des fonds indiciels cotés.

Aussi appelés index ETF (Exchange-Traded Funds), les fonds indiciels cotés connaissent un engouement très fort ces dernières années. Il s’agit de fonds répliquant la performance d’un indice boursier de référence, par exemple le S&P 500, le Russell 2000, l’EURO STOXX 50, le CAC 40, etc. Un des points forts de ces fonds est le niveau des frais de gestion. Ils sont de l’ordre de 0,30 %, à comparer avec des frais moyens de 2 % pour les fonds de gestion active.

De tels frais pourraient se justifier si les fonds de gestion active parvenaient à surperformer les marchés actions. Mais cet objectif se heurte à un constat implacable : les fonds de gestion active ne parviennent pas à surperformer durablement le marché. Et pour cause, les marchés actions étant majoritairement animés par ces fonds, ils ne peuvent mécaniquement pas délivrer des performances moyennes supérieures à celles des marchés.

Fortes de ce constat, les Fintech prennent le parti d’allouer le capital sur un panier d’ETF (fonds indiciels passifs) à frais réduit, plutôt que sur des fonds de gestion active.

Toujours en matière de frais, les contrats d’assurance vie gérés par les Fintech sont, à l’image de ce qui est également pratiqué par certains courtiers en ligne, sans frais sur les versements. Cela contraste avec les pratiques des banques traditionnelles et des cabinets de conseil en gestion de patrimoine, dont les assurances vie comportent généralement des frais de versement dont le montant peut atteindre 5 % de l’encours investi.

Viennent ensuite les frais de la gestion pilotée à proprement parler, ils sont de l’ordre de 0,3 à 0,7 % par an selon les Fintechs, ce qui est encore une fois très bien placé vis-à-vis de la concurrence historique. Les disparités entre Fintech s’expliquent du fait que certaines sociétés commissionnent des frais sur l’ensemble des encours tandis que d’autres appliquent des frais de gestion seulement sur la part investie en unités de compte, hors fonds euro (auquel cas le taux est dans la fourchette haute indiquée ci-haut). Yomoni, Nalo, Ramify, Wesave, etc. sont au coude-à-coude en termes de frais.

Conclusion

L’essor d’internet et des nouvelles technologies profite pleinement aux épargnants. Les Fintech se sont lancées sur le créneau de la gestion déléguée de l’épargne. Elles dépoussièrent le secteur avec des assurances vie en gestion pilotée proposant un grand choix de profils d’allocation et une compression des couches de frais de gestion.

De cette façon, les épargnants peuvent adapter leur profil d’allocation au plus près de leurs attentes. Par ailleurs, l’allocation 100 % ETF permet d’escompter des performances nettes de frais supérieures à celles des gestions déléguées reposant sur des fonds de gestion active.


Contenu proposé par Avenue des Investisseurs

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