Google accuse Microsoft de pratiques anticoncurrentielles dans le cloud

Google demande à Bruxelles d'agir contre les pratiques commerciales de Microsoft sur le marché du cloud, malgré l'accord à l'amiable qui se dessine entre Microsoft et trois acteurs européens, dont OVHcloud.

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Google accuse Microsoft de pratiques anticoncurrentielles dans le cloud

Google sort du bois. Dans un entretien accordé, mercredi 29 mars, à l’agence Reuters, le moteur de recherche américain dénonce les pratiques commerciales de Microsoft sur le marché du cloud d'infrastructures. Des pratiques qui sont au cœur d’une enquête ouverte l’an dernier par la Commission européenne.

“Microsoft a assurément un comportement anticoncurrentiel”, déclare Amit Zavery, l’un des vice-présidents de Google Cloud. C’est la première fois qu’un responsable de la société s’exprime sur le sujet. Le timing n’est pas anodin : Microsoft négocie en effet un accord à l’amiable avec plusieurs fournisseurs européens, dont OVHcloud, pour qu’ils retirent leur plainte déposée à Bruxelles.

Vente liée

Les reproches de Google sont similaires à ceux des acteurs européens. D’abord, une vente liée de son cloud Azure avec sa suite bureautique Office et son système d’exploitation pour serveur Windows Server. Cela signifie que les tarifs de ces services sont plus élevés si les clients les exploitent sur des clouds concurrents. Ensuite, des restrictions technologiques, qui font que les logiciels du créateur de Windows ne fonctionnent pas aussi bien sur les autres plateformes.

“Quand nous parlons à bon nombre de nos clients, ils trouvent que ces pratiques de bundlisation, qui provoquent des restrictions sur les tarifs et sur les licences, rendent difficile le choix d'autres fournisseurs", assure le responsable de Google, qui peine toujours à rattraper son retard sur le marché du cloud, malgré les importants investissements réalisés ces dernières années.

Alerté par trois fournisseurs européens - le français OVHcloud, l’italien Aruba et le danois Cloud Community -, la Commission européenne a entamé l’an passé des investigations pour déterminer si les pratiques Microsoft ont bien enfreint les règles sur la concurrence. Aucune procédure formelle n’a encore été lancée.

Des concessions trop limitées ?

Dans la foulée, Microsoft avait promis des concessions, qui ont été mises en place à l'automne 2022. Mais ces changements n’ont pas été jugés suffisants par les trois plaignants. Les négociations ont donc repris. Selon Reuters, elles seraient désormais très proches d’aboutir. Un tel accord pourrait mettre un terme à l’enquête européenne.

La stratégie de Microsoft suscite néanmoins des critiques. Le CISPE, un lobby dont fait notamment partie Amazon, le leader mondial du marché du cloud, dénonce des concessions qui ne s’appliqueront pas à l’ensemble des clients européens. Le groupe, qui a lui aussi saisi la Commission européenne, promet ainsi de maintenir sa plainte.

Ce sentiment est partagé par Google. “Leurs propositions devraient s’appliquer à tout le monde et pas seulement à quelques acteurs”, lance Amit Zavery. “Les régulateurs doivent considérer le problème dans sa globalité, poursuit le responsable du moteur de recherche. Un accord avec un ou deux acteurs ne le règlera pas”. Google a donc demandé à l'antitrust européen de bien réfléchir à la question.

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