Google annonce la disponibilité prochaine de Bard, sa réponse à ChatGPT
Google ne compte pas se laisser devancer par OpenAI et Microsoft. L'entreprise annonce Bard, un système de recherche conversationnel qu'il mettra à disposition du public dans les semaines qui viennent, après une phase avancée de test. Il dévoile aussi une stratégie à long terme pour créer un écosystème autour des modèles d'IA génératifs.
Julien Bergounhoux
Google n'aura pas tardé à réagir face aux vélléités d'OpenAI et Microsoft dans la recherche d'informations. Sundar Pichai, CEO de l'entreprise, a publié le 6 février en fin de soirée un billet annonçant la disponibilité prochaine de Bard, un système conversationnel expérimental de recherche. Google l'ouvre dès aujourd'hui à des "testeurs de confiance", et il sera plus largement ouvert au public "dans les semaines à venir".
Bard est basé sur LaMDA, le modèle de langage pour les applications de dialogue mis au point par Google il y a deux ans. Il utilisera dans un premier temps une version "allegée" de LaMDA, nécessitant moins de puissance de calcul et pouvant donc être utilisé à plus grande échelle. Les grands modèles de langage (Large Language Models ou LLM en anglais) étant – comme leur nom l'indique – particulièrement grands, les ressources computationnelles sont aujourd'hui la principale limite à leur déploiement. C'est notamment ce qui cimente l'alliance de Microsoft avec OpenAI.
Google le présente non comme un remplaçant de son moteur de recherche traditionnel (déjà augmenté par des widgets proposant des résultats générés automatiquement), mais comme une alternative pour des requêtes plus complexes, pour lesquelles il n'existe pas qu'une seule bonne réponse. L'entreprise donne l'exemple d'une question sur quel instrument est le plus simple à apprendre entre la guitare et le piano, et quel temps libre est nécessaire pour chacun.
Priorité à la qualité de l'information
Google insiste sur le fait qu'il souhaite proposer un niveau de qualité élevé dans les informations qu'il fournit aux utilisateurs, d'où l'importance de cette phase de test. Il est d'ailleurs assez clair qu'elle ne fait cette annonce aujourd'hui que parce que le succès médiatique de ChatGPT lui a forcé la main. Comme tout modèle d'IA, ces systèmes conversationnels dépendent des informations sur lesquelles ils ont été entraînés, et bien qu'elles soient particulièrement nombreuses pour les LLM et qu'ils puissent les combiner entre elles, cela ne garantit l'exactitude des informations fournies.
C'est l'un des problèmes auxquels est déjà confronté Google avec le widget de sa page de recherche qui propose une série de questions-réponses suivant la requête. Ces dernières sont fréquemment erronées ou hors sujet. Même le widget générant un encart qui résume des informations sur la droite n'est pas toujours correct, en particulier lorsque Wikipedia n'a pas de données sur un sujet.
Ouverture dès le mois de mars aux développeurs
La bataille qui oppose Google à OpenAI et Microsoft étant en partie une affaire de communication, Google ne se prive pas de rappeler qu'il a été à l'origine de nombreuses innovations dans le domaine de l'intelligence artificielle : les transformers, le modèle BERT, puis MUM, ses travaux sur les modèles de diffusion... Et sur ce point, force est de reconnaître que certains (comme Google et Meta) contribuent de façon ouverte à la recherche en IA et d'autres pas (OpenAI, malgré son nom).
Toujours sur le sujet de l'ouverture, Google annonce d'ores et déjà qu'il va mettre ses ressources à disposition des développeurs indépendants, des créateurs de contenu et des entreprises. Dès le mois de mars, une API nommée "Generative Language" sera proposée, d'abord basée sur LaMDA, puis sur d'autres modèles.
La filiale d'Alphabet veut mettre au point toute une série d'outils et API pour simplifier la création d'applications basées sur ces modèles génératifs (qui incluent PaLM, Imagen, MusicML pour ce qui est de l'audio, l'image ou la vidéo). Et ces derniers seront évidemment couplés avec son offre cloud pour leur conférer la puissance de calcul nécessaire. L'entreprise rappelle d'ailleurs ses partenariats autour de la fourniture de capacités cloud avec les start-up Cohere, C3.ai et Anthropic.
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