
Google met les bouchées doubles dans le cloud computing. A l’occasion de son évènement Horizon à San Francisco, le 29 septembre 2016, le géant d’internet a annoncé son projet d’ouvrir 25 zones de disponibilité de ses services d’informatique à la demande, soit au moins 25 nouveaux datacenters répartis sur 9 "régions" du monde. La première région sera inaugurée avant la fin de 2016 à Tokyo, au Japon, avec trois zones de disponibilité. Les huit autres seront mises en service en 2017 en Virginie du Nord, aux Etats-Unis (3 zones de disponibilité), à Sao Paulo, au Brésil (3 zones), à Londres, au Royaume-Uni (3 zones), à Francfort, en Allemange (3 zones), en Finlande (2 zones), à Mumbai, en Inde (3 zones), à Singapour (2 zones) et à Sidney, en Australie (3 zones).
Investissement estimé à 3 milliards de dollars
Le groupe dirigé par Sundar Pichai ne dévoile pas le montant de l’investissement. La région à trois zones de disponibilité, inaugurée en juin 2015 à Mons, en Belgique, représente une dépense initiale de 300 millions d'euros. Le projet d’expansion d’ici 2017 représenterait donc un effort de l’ordre de 3 milliards de dollars.
Google dispose aujourd’hui d’un réseau de 15 sites de datacenters dans le monde, dont quatre en Europe : Dublin, en Irlande, Amsterdam, aux Pays-Bas, Hamina, en Finlande et Mons, en Belgique. Mais seulement cinq d’entre eux, représentant 15 zones de disponibilité, sont utilisés pour ses services de cloud public.
plus d'1 milliard d'utilisateurs
En tissant sa toile, le géant de Mountain View veut accompagner son expansion rapide dans le cloud computing où il affirme avoir franchi le milliard d’utilisateurs pour ses services. Il veut aussi se rapprocher de ses clients et répondre aux exigences locales en matière de localisation et de sécurité de données, particulièrement fortes dans des régions comme l’Europe ou le Brésil. Enfin, il veut rattraper son retard sur Amazon Web Services, Microsoft ou IBM sur les segments de cloud d’infrastructure (IaaS pour Infrastructure as a service et PaaS pour Platform as a service).
Google ne publie pas ses résultats dans le cloud computing. Mais le cabinet TBR estime ses revenus dans ce domaine à 1,7 milliard de dollars en 2014 et 3 milliards de dollars en 2015, dont deux tiers pour son service de communication et collaboration en ligne G Suite (ex-Google Apps for Work) et un tiers pour ses services de cloud d’infrastructure Google Cloud Platform. Pour 2016, le cabinet voit ce revenu grimper à 4,1 milliards de dollars. Loin du revenu annuel récurrent de 10 milliards de dollars attendu par Amazon Web Services pour 2016 ou de celui de 12,1 milliards de dollars atteint par Microsoft à la clôture de son dernier exercice fiscal en juin 2016. IBM affiche de son côté un chiffre d'affaires annuel récurrent dans le cloud de 6,7 milliards de dollars au deuxième trimestre 2016.
Interdit en Chine
Dans sa bataille, Google peut compter sur la qualité de son infrastructure, sa capacité à baisser les prix ou l’attraction qu’il exerce sur les start-up et les développeurs informatiques. Mais selon TBR il a deux talons d’Achille : la méfiance que suscite son exploitation des données dans le grand public et son absence en Chine où il est interdit par Pékin. Des failles qui profitent à Amazon Web Services, Microsoft ou encore IBM.
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