Google est accusé de pister illégalement les utilisateurs d'Android en Europe
L'association NOYB accuse Google de pister illégalement les utilisateurs d'Android, puis de revendre leurs données à des fins publicitaires. Elle a engagé une action devant l'équivalent de la Cnil en Autriche. Le verdict final pourrait influencer les autres pays de l'UE.
L'association de protection des droits numériques None of your business (NOYB) a déposé une plainte contre Google le 14 mai 2020 devant l'équivalent de la Cnil en Autriche, la Data Protection Authority.
Un ID de suivi publicitaire
L'association accuse l'entreprise américaine de suivre illégalement les utilisateurs par le biais d'un "identifiant publicitaire Android". Elle explique que lorsqu'une personne achète un smartphone sous Android, Google place un identifiant de suivi unique. Cette sorte de plaque d'immatriculation numérique permet à Google et "à n'innombrables tiers" de suivre l'utilisateur. NOYB affirme que les données récoltées sont ensuite vendues. Sur son site, Google explique que l'ID de suivi donne "davantage de contrôle aux utilisateurs, et constitue un système simple et standardisé permettant aux développeurs de continuer à monétiser leurs applications".
Mais d'après l'association, cette pratique est contraire à de nombreuses dispositions du Règlement général sur la protection des données (RGPD). Premièrement, Google ne recueille pas le consentement des utilisateurs avant de générer l'ID de suivi. "Les utilisateurs doivent consentir à être suivi", note NOYB dans son communiqué. Deuxièmement, les réglages ne permettent pas de supprimer l'ID de suivi mais seulement de le réinitialiser pour remplacer celui existant. "Cela ne supprime pas les données qui ont été collectées auparavant, ni ne supprime le suivi à l'avenir", rétorque l'association. "C'est grotesque : Google prétend que si vous voulez qu'il cessent de vous suivre, vous devez accepter un nouveau suivi. C'est comme annuler un contrat uniquement à condition d'en signer un nouveau", déplore Stefano Rossetti, avocat au sein de NOYB.
Une amende allant jusqu'à 4 % du CA mondial
Au titre d'une violation du RGPD, Google pourrait être sanctionné jusqu'à 4 % de son chiffre d'affaires mondial qui était de 41,2 milliards de dollars au premier trimestre 2020. Par ailleurs, les organismes de protection des données de l'Union européenne pourraient être influencées par le verdict de la DPA autrichienne et se pencher à leur tour sur les pratiques de Google.
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