Google veut saisir l’Afrique par la fibre
Comme les autres géants du numérique, Google veut sa part d’Afrique. Il a dévoilé le 20 novembre le réseau de fibre optique qu’il a déployé dans la capitale de l’Ouganda, Kampala.
Emmanuelle Delsol
Quand Google s’est lancé dans le déploiement d’un réseau de fibre optique à Kansas City, analystes, opérateurs télécoms et autres observateurs du marché n’y ont vu qu’une lubie de géant du numérique. Pourtant, aujourd’hui il inaugure un nouveau réseau fixe en très haut débit, mais cette fois au cœur de l’Afrique. A Kampala, la capitale de l’Ouganda, une ville de trois millions d’habitants. Le Californien est impatient. Il ne peut plus attendre que d’autres daignent déployer l’infrastructure très haut débit qui lui permettra d’attirer dans les filets de ses nombreux services, les centaines de millions d’internautes potentiels qui restent à connecter. Alors il s’y colle en personne.
Dix opérateurs télécoms mobiles et fournisseurs d’accès à Internet locaux l’auraient déjà adopté. La fibre déployée devrait connecter les stations de base mobiles des opérateurs aux réseaux transafricains et aux câbles sous-marins, mais aussi relier des établissements hospitaliers, par exemple, à l’infrastructure très haut débit. Ce dernier pourrait monter jusqu’à 2 Gbps. Selon un analyste interrogé par le magazine Technology Review du MIT (Massachussets Institute of Technology), le modèle économique de Google pourrait consister à proposer de la fibre aux opérateurs à un prix de gros inférieur à celui qui leur est proposé aujourd’hui.
Le prochain milliard d’internautes
L’Américain ne se cache pas de vouloir conquérir ce que le secteur appelle les "next billions". Ces milliards de terriens qui ne sont pas encore connectés à Internet. Voilà ce que l’on peut lire sur le blog africain de l’entreprise : "L’Afrique compte plus d’un milliard d’habitants et est aussi le continent avec la plus forte croissance. Pourtant, seuls 16% des africains sont connectés à Internet. Cela laisse une énorme partie de la population sans accès à de nouvelles opportunités, tels qu’un accès fiable à l’information, la possibilité de rejoindre le commerce mondial ou une plate-forme photo et vidéo." Et les empêche de partager leurs précieuses données avec le Californien…
C’est le double effet Google. Un : le californien est désormais rodé au déploiement de la fibre et pourrait répliquer l’initiative ailleurs dans le monde. Deux : il se positionne au cœur de l’Internet africain, l’un des plus prometteurs de la planète.
Emmanuelle Delsol
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