Hivency fait le pari des micro-influenceurs et prépare une levée de fonds de plusieurs millions d’euros

La start-up parisienne Hivency, qui met en relation les marques et les micro-influenceurs, boucle actuellement une levée de fonds de plusieurs millions d’euros. Elle vise l’international et espère bien convaincre distributeurs et acteurs agroalimentaires de la nécessité de recruter les bons ambassadeurs pour incarner leurs produits. Les précisions de Dorian Ciavarella et Sylvain Gasc, les fondateurs.

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Hivency fait le pari des micro-influenceurs et prépare une levée de fonds de plusieurs millions d’euros
Sylvain Gasc et Dorian Ciavarella, les fondateurs d'Hivency.

Le marketing d’influence est un marché en croissance qui pourrait selon Socialbakers atteindre les 10 milliards de dollars d’ici 2020. "Aujourd’hui, toute marque B2C doit avoir une stratégie de marketing d’influence, explique Sylvain Gasc, cofondateur de la start-up Hivency. Les canaux de communication historiques sont saturés et perçus comme biaisés par les consommateurs. Avec l’explosion des réseaux sociaux, chaque consommateur est influencé par les contenus générés par d’autres consommateurs. En collaborant avec des consommateurs influents, les marques rendent leur message plus authentique et gagnent en proximité". Autre bénéfice, selon Dorian Ciavarella : "les influenceurs ont un fort pouvoir de prescription". Partie intégrante de la stratégie des marques, il nécessite néanmoins une bonne identification des influenceurs, qui relaient l’image de la marque et de ses produits sur les réseaux sociaux.

Un matching affinitaire

C’est de cette problématique qu’est née la plateforme Hivency, commercialisée depuis 2017. Elle met en relation les marques avec des micro-influenceurs via une solution SaaS qui fait matcher ses clients avec les bons ambassadeurs. "Un bon influenceur est un utilisateur des réseaux sociaux qui partage son quotidien ou une passion spécifique par envie, explique la société. Il est à la fois sincère dans ce qu’il dit et authentique dans ses échanges avec ses abonnés. Il interagit beaucoup avec sa communauté, soit en privé, soit en public. Un bon influenceur n’est pas lié directement à sa performance brute, comme un nombre d’abonnés par exemple), mais à l’engagement qu’il génère avec sa communauté. De nombreux marques regardent d’ailleurs d’avantage le taux d’engagement que le nombre d’abonnés", poursuit-on chez Hivency. Ainsi, pas de stars chez Hivency, mais un catalogue de micro-influenceurs, c'est-à-dire dont le nombre d’abonnés est compris entre 5 000 et 100 000.

La plateforme compte 80 000 influenceurs dans 125 pays. Le matching affinitaire entre marque et ambassadeur repose sur de multiples critères : les données déclaratives des futurs partenaires (identité, âge, centres d’intérêts et marques préférées de l’influenceur, et produits, univers et cible de la marque), mais aussi des données en provenance des réseaux sociaux. "Lorsqu’un influenceur se connecte à Hivency, il connecte ses réseaux sociaux, ce qui nous permet de remonter des données fiables sur sa présence en ligne comme la validité du compte, le taux d’engagement, le nombre de followers, la moyenne de vues ou encore la nature des followers", détaille Sylvain Gasc. La plateforme est enrichie des données liées à l’utilisation de la plateforme. "Chaque action réalisée par une marque ou un influenceur nous permet d’améliorer notre matching affinitaire afin de proposer les collaborations les plus pertinentes", poursuit Sylvain Gasc.

Un tableau de bord pour analyser les résultats

Pour encourager les influenceurs à s’inscrire sur la plateforme, la jeune pousse leur propose un nombre limité de produits gratuits, mais pas de rémunération. Portrait-robot de l’influenceur type : une influenceuse, âgée de 20 à 30 ans et utilisant plutôt Instagram. La marque s’engage de son côté à mentionner le nom du contributeur. Pas de contrat, mais des conditions générales d’utilisation qui doivent être acceptées par les deux parties. Côté technique, la plateforme propose une automatisation de bout en bout de la campagne d’influence, du choix des ambassadeurs jusqu’à la stratégie.

Le ROI est mesuré en fonction des objectifs de la marque : l’EMV (Earn Media Value) calcule ainsi la valeur médiatique générée par les contenus sur les réseaux sociaux, en donnant des codes promotionnels aux influenceurs pour générer des ventes ou via des liens traqués aux influenceurs, pour générer des clics et des visiteurs. Hivency analyse par ailleurs le nombre d’engagements obtenus (likes, commentaires, vues, taux d’engagement…), la qualité et le nombre d’UGCs (user generated contents) obtenus ou encore le nombre d’abonnés gagnés sur les réseaux sociaux.

Une levée de fonds avant juillet

La solution, particulièrement pertinente dans le secteur cosmétique, a séduit de grands groupes mondiaux comme L’Oréal. Mais Hivency travaille également avec un grand distributeur alimentaire français et des marques agroalimentaires. Parmi ses clients, Sud Express, Lalalab et des franchises de la restauration. Les marques paient un abonnement annuel qui leur donne un accès illimité à la plateforme.

Après avoir intégré les incubateurs de TF1 et de Showroom Privé, Lookforward, ainsi que le réseau Entreprendre, Hivency rejoint l’accélérateur LVMH en 2018. Aujourd’hui, la jeune pousse emploie une soixantaine de collaborateurs. Elle a dépassé en 2018 le million d’euros de chiffre d’affaires et vise 3 millions d’euros pour cette année.

Après un premier tour de table 2,5 millions d’euros à l’automne 2018, la start-up est en passe de boucler une levée de fonds de plusieurs millions d’euros auprès d’investisseurs publics et privés. L’entreprise compte parmi ses investisseurs historiques Thierry Petit (Showroom Privé), Hugues Le Bret (Nickel) et Pauline Duval (immobilier). Hivency ouvrira cet été des bureaux à Madrid, en Allemagne en 2020 et elle prépare son expansion au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Cet argent frais sera par ailleurs investi en R&D - 40 % du CA y est consacré - et à de nouvelles fonctionnalités intégrées à la plateforme.

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