Huawei, Seb et l'Institut Mines-Télécom veulent comprendre le désamour pour les objets connectés
Les objets connectés sont une réalité technologique, mais leur taux d'adoption reste faible. Comment développer les usages et créer des interactions entre réseaux d'humains et d'objets ? L'Institut Mines Télécom va se pencher sur la question pendant trois ans, avec le soutien du groupe Seb et de Huawei.
Après trois ans de recherches au sein d'une chaire réseaux sociaux, de 2011 à 2014, Christine Ballagué, enseignante-chercheuse et vice-présidente du Conseil national du numérique, élargit son champ d'études. Elle devient titulaire de la chaire "Réseaux sociaux et objets connectés" au sein de Télécom Ecole de management, la business school de l'institut Mines Télécom.
Une équipe de chercheurs en informatique et en marketing va se pencher, pendant trois ans, en partenariat avec des industriels, sur les liens entre réseaux d'humains et réseaux d'objets. "Nous partons d'un constat : la technologie existe, ce qui pêche, c'est l'aspect marché. Le taux d'adoption par les consommateurs est encore faible. On va aider les industriels confrontés à cette problématique à mieux comprendre pourquoi, en s'intéressant à l'expérience utilisateur", précise Christine Balagué.
seb veut créer du lien social autour de ses produits
Deux industriels s'associent à la démarche. Le groupe Seb, qui planche sur des services innovants autour de ses produits connectés, au sein du programme de recherche Open food system, co-finance la chaire. Logique, pour Xavier Boidevezi, directeur développement des marchés et digital pour l'activité "electrique culinaire". "Open food system explore justement la dimension communautaire et sociale de la cuisine. Ce travail va nous aider à comprendre les interactions qui se créent autour de nos produits, détaille-t-il. Nous devons progresser dans la compréhension des consommateurs, qui veulent jouer un rôle actif très en amont dans la conception des produits. Il y a beaucoup à en apprendre".
comment les utilisateurs s'approprient-ils les objets ? (ou pas)
Huawei, l'autre financeur de la chaire, apportera un regard plus technologique. Le géant chinois des télécoms fera bénéficier l'équipe de chercheurs des travaux de son centre de R&D dédié aux interfaces de la smart home et des wearables. Un labo installé à Boulogne depuis 2014 et qui compte une dizaine d'ingénieurs. "Nous nous intéressons à la façon dont les nouveaux objets interagissent entre eux, et comment l'homme trouve sa place dans cet univers, explique Franck Lamouroux, le responsable de l'un des quatre centres de R&D du Chinois en France. Le labo se focalise notamment sur les facteurs d'appropriation (ou de rejet) des objets connectés. Pourquoi certains sont délaissés au bout de quelques jours? Comment d'autres parviennent à s'inscrire dans la vie quotidienne de leurs utilisateurs ?
quelles différences culturelles entre pays ?
La chaire explorera cette dimension culturelle et sociale, en comparant notamment les différences d'appropriation des objets et des interfaces d'un pays à l'autre, en particulier en Europe de l'ouest, en Chine et aux Etats-Unis.
Le travail ne manque pas : la chaire Réseaux sociaux et objets connectés prévoit d'organiser des colloques régulièrement, et de partager son travail par le biais d'une newsletter, d'un blog et d'un compte Twitter. Car en 2016, une chaire sur les objets connectés se doit d'être… connectée.
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