Huawei franchit une étape importante pour concevoir ses propres puces
Ciblé par de lourdes sanctions américaines qui l'ont sorti de force du marché des smartphones, le groupe chinois avance dans son projet de conception de ses propres puces. Il a développé des logiciels de conception et espère à terme concevoir ses propres machines de gravure.
C’est une première étape importante pour Huawei afin de contrer les sanctions imposées depuis 2019 par les Etats-Unis (avec la collaboration des Pays-Bas et du Japon). Selon Eric Xu, qui assure la présidence tournante de Huawei, le groupe chinois a réussi à développer les outils logiciels nécessaires à la conception de puces électroniques.
Puces gravées en 14 nm
Cette avancée doit encore être validée en conditions réelles. En cas de succès, elle pourrait permettre à Huawei et à ses partenaires de produire des puces gravées en 14 nm. Ces composants ne sont pas les plus avancés du marché – le taïwanais TSMC grave déjà en 4 nm et le sud-coréen Samsung prévoit de passer au 2 nm dans deux ans – mais ils suffisent pour de nombreux produits électroniques.
Huawei a été placé sur une liste noire par les Etats-Unis pour ses liens présumés avec l’armée chinoise. Depuis, l’entreprise ne peut plus acheter, sans autorisation délivrée au compte-goutte par Washington, des composants auprès des fabricants américains, mais aussi des groupes étrangers qui utilisent des équipements américains. Autrement dit, quasiment l’ensemble des acteurs du secteur, même les producteurs chinois comme SMIC.
Lithographie par rayonnement ultraviolet extrême
Privé de ces technologies capitales, du System-on-a-Chip (SoC) jusqu'au système d’exploitation Android, Huawei a vu ses ventes de smartphones plonger, provoquant la première chute historique de son chiffre d’affaires. Pour s’en sortir, le groupe a nettement accéléré ses dépenses en recherche et développement, qui ont représenté 22% de son chiffre d’affaires l’an passé.
Les efforts de Huawei visent à diversifier son activité, notamment dans le photovoltaïque et dans l’automobile. Et à riposter aux sanctions américaines : en trois ans, ses ingénieurs auraient ainsi développé 78 outils de conception de puces. Ces logiciels, connus sous l’appellation EDA, sont principalement conçus par Cadence Design Systems et Synopsys, deux entreprises américaines.
Huawei ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. La firme de Shenzhen cherche en effet à concevoir ses propres machines de photolithographie, qui permettent de graver les puces, dont l’exportation vers la Chine est désormais limitée. Elle viserait notamment la technique de lithographie par rayonnement ultraviolet extrême, indispensable pour réaliser les gravures les plus fines. Et aujourd’hui seulement maîtrisée par le néerlandais ASML.
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