IA générative : Adobe s'engage à payer les frais judiciaires de ses clients en cas de poursuites
Le concepteur de Photoshop assure que ses outils d'IA génératives pour créer des visuels respectent le droit d'auteur. Il s'engage donc à payer les frais judiciaires en cas de poursuites.
Dans la bataille de l’intelligence artificielle générative, Adobe abat une carte maîtresse. Jeudi 8 juin, le concepteur américain de Photoshop a annoncé qu’il paierait les frais judiciaires de ses clients en cas de poursuites engagées par un tiers pour violation de droits d’auteur.
Le mois dernier, Adobe a lancé de nouveaux outils pour faciliter la création de visuels, par l’intermédiaire de commandes textuelles. Baptisé Firefly, cette fonctionnalité s’appuie sur un modèle d’IA générative. Elle permet par exemple de générer des éléments puis de les rajouter sur une photo. Ou encore d’étendre une image. La perspective, l’éclairage et le style de la scène originelle sont adaptés automatiquement par l’IA. Selon Adobe, 100 millions d'images ont été créées lors des 8 premiers jours de disponibilité.
Avantage concurrentiel
Contrairement à d’autres modèles, comme l’impressionnant Midjourney, Firefly a été entraîné sur des contenus maison, qui font partie de la librairie d’image Adobe Stock, et des contenus sous licence libre ou provenant du domaine public. Les visuels générés peuvent donc être utilisés à des fins commerciales en toute légalité, assure la société.
Cette particularité, qualifiée par Adobe de "différentiateur clé sur le marché des IA génératives", lui permet donc d’offrir une garantie juridique aux clients de son offre dédiée aux entreprises. La société espère que cela représentera un argument commercial de poids, alors que l’émergence des générateurs d’images a créé un flou juridique, susceptible d’inciter les entreprises à la prudence avant de les utiliser.
En janvier, trois artistes avaient ainsi porté plainte contre Midjourney et Stability AI, accusés d’avoir violé la propriété intellectuelle de nombreux d’artistes en utilisant cinq millions d’images récupérées sur Internet sans consentement ni rémunération. Et en février, la banque d’images Getty avait lancé des poursuites contre Stability AI, lui reprochant d’avoir entraîné son modèle avec 12 millions d’images lui appartenant.