
IBM met le cap sur les métiers d’avenir du numérique. Et pour accélérer sa marche, le géant américain de l’informatique a décidé de revoir l’allocation des investissements de façon à consacrer 4 milliards de dollars supplémentaires aux SMACS (Social, Mobility, Analytics, Cloud computing, Security), les secteurs porteurs de demain que sont les réseaux sociaux, les mobiles, l’analytique et le Big Data, le cloud computing et la cybersécurité.
En 2014, IBM affiche dans ces domaines un revenu de 27 milliards de dollars, en progression de 16 %, alors que son chiffre d’affaires total a baissé de 6 % à 92,7 milliards de dollars. L’ambition est de faire passer les revenus tirés des SMACS à 40 milliards de dollars en 2018. Une migration qui devrait s’accompagner par une montée du logiciel, puisqu’il représente 50 % des revenus dans ces métiers d’avenir, deux fois plus que pour l’ensemble des activités du groupe. Ce qui serait bénéfique sur les résultats financiers, car le logiciel offre de bien meilleures marges que le matériel ou les services.
Hors futures acquisitions
IBM avait déjà annoncé plusieurs investissements dans ces activités considérées comme stratégiques : 1,2 milliard dans l’extension de son infrastructure SoftLayer de cloud public, 1 milliard de dollars dans la construction de sa plate-forme cloud Bluemix, 1 milliard de dollars dans le développement de l’informatique cognitive basée sur son ordinateur Watson, et récemment 1 milliard de dollars dans les logiciels de stockage intelligent. L’effort supplémentaire de 4 milliards de dollars ne comprend pas les futures acquisitions que le groupe ferait pour se renforcer plus vite dans ces secteurs prioritaires. En 2014, Big Blue a investi au total 9,1 milliards de dollars, dont 5,4 milliards en R&D.
Les analystes font toutefois remarquer qu’IBM a une vision extensive de ses activités dans les SMACS. Dans le cloud computing, par exemple, le groupe, dirigé par Ginni Rometty, déclare avoir atteint un chiffre d’affaires de 7 milliards de dollars en 2014, un an en avance sur son objectif. Mais il inclut dans ce chiffre les ventes de matériels, logiciels et services associés. Le vrai chiffre d’affaires dans le cloud computing est évalué autour de 3 milliards de dollars. C’est que Big Blue ne se voit pas devenir un acteur 100 % SMACS. Il veut exploiter ces nouveaux métiers comme moteurs pour entraîner aussi une grande partie de ses activités traditionnelles.
Ridha Loukil
Réagir
1 commentaire
Répondre au commentaire | Signaler un abus