"Il faut passer plus rapidement de l’objet connecté à l’objet intelligent", selon Frédéric Abitan d’Autodesk
L’éditeur américain Autodesk a mis la main sur son compatriote SeeControls, spécialiste de l’Internet des objets.
Une acquisition qui permettra aux développeurs d’objets connectés d’intégrer plus rapidement des fonctions intelligentes, comme l’explique Frédéric Abitan, responsable de l’activité Manufacturing pour la région Europe du Sud chez Autodesk.
L'usine Digitale : En quoi consiste la technologie SeeControls ?
Frédéric Abitan : C'est une plate-forme logicielle qui facilite la création d’applications à base d'objets connectés. Comme les solutions concurrentes, elle remplit plusieurs fonctions : elle établit la connexion entre les équipements et l’espace de stockage sur le Cloud, assure la collecte des informations et les met à disposition de l’utilisateur.
Mais la particularité de la plate-forme SeeControls, c’est d’intégrer également des fonctions avancées d’analyse de données. Grâce à ces dernières, les données collectées sont triées, des tendances sont mises en évidence, des rapports de cause à effet sont identifiés, le tout automatiquement. Quelques clics suffisent pour que la plate-forme fournisse par exemple des indications sur la maintenance d’un équipement, des recommandations pour la gestion des pièces de rechange, ou tout simplement des propositions pour une meilleure utilisation du produit (ou du bâtiment) connecté.
Quelles perspectives cette technologie offre-t-elle aux utilisateurs ?
Cela peut aider les sociétés qui souhaitent vendre des services en plus de leurs produits. Aujourd’hui, quand un industriel veut lancer sur le marché un nouvel objet connecté, de nombreux logiciels peuvent l’aider dans sa tâche, notamment pour la conception mécanique. Mais pour la partie communications, tout doit encore être développé sur mesure, qu’il s’agisse des aspects réseau (protocoles de communication, de collecte et de stockage des données dans le Cloud) ou de la programmation (outils d’analyse, interface graphique de l’utilisateur final).
Cette partie communications coûte cher et retarde la mise sur le marché des produits. Or les industriels le savent, ce qu'il faut c’est passer le plus rapidement possible de l’objet isolé à l’objet connecté, puis de l’objet connecté à l’objet intelligent. SeeControls répond à ce besoin, car quelques clics et un peu de paramétrage suffiront pour générer toute la partie communications de l’application. Et bien sûr, comme dans toute plate-forme basée sur le Cloud, les industriels peuvent se concentrer sur leur application sans se préoccuper de la sécurité de la plate-forme, de sa pérennité ou de ses performances, ce qui n’est pas le cas avec un développement spécifique.
Comment cette solution s’insère-t-elle dans le processus de développement des produits ?
SeeControls était la dernière brique manquante de notre gamme PLM (Product lifecycle management, ou gestion du cycle de vie des produits). Nous couvrons désormais l’ensemble de la chaîne de développement d’un objet intelligent. Cela signifie qu’un industriel peut développer son produit, simuler la partie mécanique, puis concevoir et simuler la partie électronique (Autodesk a fait l’acquisition d’un spécialiste de la conception électronique l’an dernier, ndlr). Ensuite il lui suffit d’activer la plate-forme de remontée de données et de configurer l’interface qui sera accessible aux utilisateurs finaux. Le tout sans jamais sortir de l’environnement Autodesk, car le passage d’un logiciel à l’autre est totalement transparent.
Propos recueillis par Frédéric Parisot
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