
La start-up française illiCopro annonce ce 15 janvier 2020 une levée de fonds de 10 millions d'euros et un changement de nom. Elle s'appelle désormais Matera. Elle affiche avec ce tour de table sa volonté d'exporter sa plate-forme de gestion de copropriété à destination des syndicats coopératifs.
Une plate-forme pour suivre la gestion de l'immeuble
Matera développe une plate-forme regroupant tous les outils nécessaires à la bonne gestion d'un immeuble. Partant du constat que de nombreux propriétaires sont insatisfaits de leur syndic professionnel, la start-up propose un modèle coopératif qui permet aux copropriétaires de gérer directement l'immeuble.
Elle fournit "une prestation annuelle à la copropriété qui comprend l'accès à leurs experts (comptables, juristes, etc.) ainsi que l'accès à la plate-forme sur laquelle chaque copropriétaire peut s'enregistrer pour suivre la gestion de la copropriété", explique à L'Usine Digitale Raphaël Di Meglio, cofondateur et CEO de Matera. Le prix, qui dépend de la taille de la copropriété, est fixe.
La gestion des tâches quotidiennes peut-être réalisée directement par le syndicat coopératif, qui comprend les propriétaires d'appartement situés dans l'immeuble, via la plate-forme de Matera. Celle-ci recense actuellement 700 professionnels qui peuvent être des plombiers, couvreurs, électriciens, architectes et avocats étant déjà intervenus sur des copropriétés gérées par Matera. Ces professionnels sont donc notés par les syndicats des immeubles où ils sont déjà intervenus, ce qui permet de savoir s'ils sont fiables.

Matera, quant à elle, s'occupe des sujets complexes comme la reprise comptable, la gestion des impayés ou les questions d'assurance lorsqu'un nouveau syndicat coopératif se dirige vers sa plate-forme. Aujourd'hui la start-up gère plus de 1000 immeubles comprenant de 2 à 250 appartements. La preuve que ce modèle coopératif peut fonctionner, peu importe la taille de l'immeuble.
De nouveaux services
Avec cette levée de fonds, Matera veut "ajouter des briques de services à l'offre existante", précise Raphaël Di Meglio. La start-up souhaite proposer la renégociation des contrats de charge et l'accessibilité à des devis via son interface, que ce soit pour la maintenance des ascenseurs, le nettoyage des parties communes ou des gros travaux (type ravalement de façade).
Par exemple, Matera s'est rapprochée de la société La Parisienne Assurances afin de proposer une assurance spécifique qui n'a pas de franchise sur le dégât des eaux. "Les propriétaires entrent quelques informations sur la plate-forme et obtiennent un devis pour une assurance multirisques pour l'immeuble", ajoute Raphaël Di Meglio.
Une exportation de son modèle
La jeune pousse espère aussi commencer à exporter son modèle dans des pays frontaliers d'ici la fin de l'année 2020. Dans son viseur ? "La Belgique, l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie qui ont des régimes juridiques extrêmement similaires", liste Raphaël Di Meglio. Autre développement : la sortie d'une application mobile au courant du premier trimestre. Matera, qui dispose actuellement d'une cinquantaine de salariés, compte doubler ses effectifs sur l'année pour parvenir à réaliser ses objectifs.
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