Influenceurs : le gouvernement lance sa campagne de "name and shame"
Six influenceurs vont devoir publier un message sur leur profil pendant 30 jours, mentionnant les infractions constatées par la concurrence et de la répression des fraudes.
Un mois après les sanctions, place au “name and shame”. Vendredi 2 juin, la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) a publié les noms de quatre influenceurs visés par une injonction pour pratiques commerciales trompeuses. La veille, deux anciens candidats de la téléréalité avaient été nommés.
Les autorités leur reprochent notamment de ne pas avoir “révélé l’intention commerciale de plusieurs publications vidéos sur les réseaux sociaux alors qu’il s’agissait de partenariats rémunérés”. Ces six influenceurs vont devoir publier un message sur leur profil pendant 30 jours, mentionnant les infractions commises.
16 influenceurs renvoyés devant la justice
Ces personnalités font partie des 30 influenceurs sanctionnés au premier trimestre par la DGCCRF, sur 50 contrôles. Seize d’entre eux vont être renvoyés devant la justice. Début mai, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, avait promis de “donner les noms”, dans le cadre d’une campagne de communication visant à entacher la réputation de ceux qui ne respectent pas les règles. Et cherchant ainsi à convaincre les autres contrevenants à rentrer dans le rang pour éviter d’être également épinglés publiquement.
Ces annonces interviennent en même temps que l’adoption définitive (et à l’unanimité) du projet de loi sur les influenceurs au Parlement. Ce texte, présenté fin mars, liste une série de mesures pour encadrer l’influence commerciale, un secteur foisonnant mais touché par de nombreuses dérives.
Il prévoit d’abord de soumettre les influenceurs aux mêmes règles publicitaires que les autres médias. La promotion de certains produits, comme l’alcool, le tabac, les produits financiers et les jeux d’argent, devra respecter les contraintes qui s’appliquent déjà à la télévision ou à la radio. Les publicités pour des cryptoactifs ne seront autorisées que sous réserve d'enregistrement auprès de l’autorité des marchés financiers (AMF). Et la promotion de la médecine esthétique sera totalement interdite.
Création d'une brigade de l'influence commerciale
Autre mesure importante : l’obligation de signaler le caractère publicitaire d’une vidéo ou d’une photo. Tout manquement pourra désormais être considéré comme une pratique commerciale trompeuse, pouvant entraîner jusqu’à deux ans de prison et 300 000 euros d’amende.
Le projet de loi prévoit également la création d’une “brigade de l’influence commerciale” : quinze agents dédiés à l’influence commerciale au sein de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Cette cellule pourra prendre des sanctions contre des influenceurs, et même décider de fermer des comptes.
Ce nouveau cadre réglementaire a vocation à s’appliquer “à tous les influenceurs qui s’adressent à un public français, qu’ils soient basés à Dubaï ou ailleurs”, prévient Bruno Le Maire, alors que de nombreuses personnalités du secteur se sont installées dans cet Émirat.
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