Platooning, voiturier autonome... L'institut Vedecom fait le bilan du projet européen Autopilot
Le projet européen Autopilot a été lancé début 2017 afin d'évaluer les bénéfices de l'IoT pour les véhicules autonomes. L'institut Vedecom, qui le coordonne, nous donne un tour d'horizon des expérimentations qui ont été menées. Celles-ci vont d'un système de platooning pour optimiser le rééquilibrage des stations de véhicules en autopartage à la transmission d'informations concernant la présence d'un piéton ou d'un cycliste, sans oublier un système de valet parking autonome.
Le projet européen Autopilot a été lancé en 2017 afin d'étudier l'apport de l'Internet des objets (IoT) pour les véhicules autonomes. Au total, 45 partenaires et 6 sites ont travaillé sur différents cas d'usage durant ces trois années. Tous on fait du véhicule autonome un objet connecté comme un autre, qui communique avec l'infrastructure via une plate-forme cloud. Ce jeudi 6 février 2020, l'heure est au bilan.
La ville de Versailles est devenue un terrain de tests pour l'institut Vedecom dans le cadre d'Autopilot. Une dizaine de points d'intérêts touristiques du quartier de Saint Louis ont été équipés de caméras et connectés à l'infrastructure cloud, de même que 5 feux de signalisation. L'objectif était d'étudier les informations supplémentaires pouvant être fournies par l'infrastructure aux véhicules autonomes. Deux cas d'usages ont été testés.
Du platooning pour rééquilibrer les stations d'autopartage
Le premier est un système de platooning pour l'autopartage. L'anglicisme "platooning" signifie que plusieurs véhicules sont connectés les uns aux autres : un véhicule de tête, conduit par quelqu'un, est suivit par des voitures autonomes. "L'objectif est de voir à terme s'il est possible d'opérer le rééquilibrage des stations de véhicules en autopartage avec une seule personne", explique à L'Usine Digitale Thomas Bonhoure, directeur aménagement et développement économique en charge des transports de l'agglomération de Versailles Grand Parc.
Un usage qui pourrait être d'autant plus intéressant qu'un des points de friction actuel pour la viabilité économique des services d'autopartage est justement le fait d'avoir une personne par véhicule pour rééquilibrer les stations et/ou s'occuper de leur recharge. "La faisabilité technologique de ce système de platooning a été démontré, mais il reste de nombreux freins économiques et juridiques", ajoute Thomas Bonhoure.
Des feux connectés pour optimiser le platooning
Les essais ont été menés avec 5 véhicules communiquant entre eux et reliés à une plate-forme cloud. Cela leur permet de récupérer les informations des feux de signalisation : le véhicule de tête voit le temps restant avant que le feu ne passe au rouge et la vitesse optimale pour que l'ensemble des véhicules suiveurs puissent aussi franchir l'intersection.
L'institut #Vedecom a testé une solution de #platooning pour rééquilibrer les stations de véhicules en #autopartage : les #véhiculesautonomes suivent un véhicule conduit par une personne. Ici en démo sur piste 1/2 pic.twitter.com/3Hzo6CP9Sy
— Corot Léna (@LenaCorot) February 6, 2020
Une sécurité renforcée pour les piétons et cyclistes
Le deuxième cas d'usage concerne la sécurité des piétons et cyclistes. Ici, l'expérimentation a consisté à détecter ces usagers de la route grâce à des caméras ou aux smartwatchs, smartphones et autres boîtiers connectés sur le vélo. Leur position et leur trajectoire probables sont transmis aux véhicules autonomes via la plate-forme cloud. Le véhicule autonome peut ainsi anticiper la présence d'un cycliste ou d'un piéton et ralentir avant même de visualiser la personne.
Ces pilotes permettent de "mieux comprendre quel peut être le positionnement d'une ville dans toutes ces évolutions, assure Thomas Bonhoure. Le rôle de l'infrastructure va être plus important que ce que l'on pense pour déployer des véhicules autonomes". Afin d'être au fait de ces évolutions technologiques, Versailles cherche à se positionner comme étant "un terrain de jeu géant" pour des essais liés au véhicule autonome. Ses infrastructures connectées pourraient séduire d'autres acteurs.
De nombreux usages pour améliorer la sécurité
Le projet Autopilot a permis à d'autres acteurs de réaliser des tests de communication entre des feux de signalisation et des véhicules autonomes, le but étant que le véhicule adapte sa vitesse avant d'arriver au feu. Les modèles les plus récents d'Audi, proposent déjà à leur conducteur de visualiser les secondes restantes avant que les feux tricolores ne passent au rouge ou au vert dans différentes villes américaines.
Certains ont aussi réalisés des essais de détection de cycliste ou de piéton à l'aide de caméra ou d'objets connectés afin d'assurer une meilleure sécurité. Des tests sur la transmission d'informations collectées par les véhicules eux-mêmes, comme des obstacles rencontrés sur la route ou des ralentissements, à d'autres véhicules via une plate-forme cloud ont aussi été menés.
Système de parking autonome
Dans un autre registre, l'une des équipes a testé un projet de valet de parking autonome. Le conducteur réserve sa place sur une application qui transmet au système de gestion du parking qu'elle est occupée. Lorsqu'il arrive sur place, il lui suffit de stationner son véhicule à un endroit temporaire. La carte du parking et l'endroit où le véhicule doit se stationner est alors transmis au système embarqué dans le véhicule. Et ce dernier peut se rendre de manière autonome à l'endroit indiqué et revenir au point de départ lorsque le conducteur le demande. Un tel système pourrait par exemple être utilisé dans des parkings de gares ou d'aéroports.
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