Intel à l'assaut des marchés du cloud

Avec sa nouvelle génération de processeurs Xeon, Intel s’attaque aux équipements de stockage des données et des réseaux. L’objectif est d’asseoir son hégémonie sur le marché en plein essor des datacenters, tiré par le développement des mobiles, du Big Data, de l’Internet des objets et du cloud computing.

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Intel à l'assaut des marchés du cloud

C’est un lancement majeur pour Intel. Avec l’introduction de sa nouvelle génération de processeurs Xeon, à la veille de son événement IDF qui réunit du 9 au 11 septembre 2014 à San Francisco ses développeurs, partenaires et clients, le numéro un mondial des semi-conducteurs frappe un grand coup. Loin de se cantonner aux serveurs de calcul, il entre de plein pieds dans les équipements de stockage et des réseaux. L’objectif est clair : il veut devenir le maître des processeurs des trois équipements clés des datacenters (serveurs de calcul, serveurs de stockage et matériels de réseaux).

Un seul processeur pour les connecter tous

"C’est la première fois que le marché dispose d’une même puce pour gérer ces trois types d’équipements, se félicite Diane Bryant, vice-présidente sénior et directrice générale de l’activité Datacenter Group chez Intel. Cette convergence va simplifier l’optimisation des centres de données en faisant remonter au logiciel de gestion l’ensemble des informations de traitement, de stockage et de communication réseau à partir du même processeur."

A fonctions étendues, puissance accrue. Basée sur l’architecture Haswell, la nouvelle génération Xeon (processeurs E5-2600/1600 v3) affiche des performances trois fois supérieures à celle de la génération précédente (processeurs E5-2600/1600 v2), qui s’appuie sur l’architecture Ivy Bridge lancée il y a environ 2 ans. Si elle est gravée en 22 nm, comme la génération d’avant, elle tire son gain de puissance de trois principales améliorations : un jeu d’instructions de 256 bits (au lieu de 128 bits avant), un nombre de cœurs allant jusqu’à 18 (au lieu de 12 avant) et le support de la mémoire vive de dernière génération, la DDR4 (au lieu de la DDR3 avant). L’une de ses caractéristiques clés pour l’optimisation de l’exploitation des datacenters réside dans sa capacité à remonter 22 points de mesures sur son comportement thermique ou l’utilisation de sa puissance de calcul, contre seulement 2 points de mesure pour la génération précédente.

Intel défié dans les serveurs

Aujourd’hui, Intel domine largement les serveurs avec, selon le cabinet IDC, 94% du marché en volume et 80% en valeur. Le groupe de San José ne se fait pas trop d’illusion. La marge de progression sur ce segment est faible. D’autant qu’IBM vient d’ouvrir son architecture en mettant son processeur Power à la disposition des autres constructeurs de serveurs, et qu’AMD s’apprête à bousculer le marché avec son processeur Seatle à architecture ARM. Intel voit davantage d’opportunités de se développer sur les marchés du stockage dont il revendique 80% du marché en volume et surtout des réseaux dont il détient seulement 5% et qu’il estime à 16 milliards de dollars.

Alors que le marché des PC, qui représente aujourd’hui près de 70% du chiffre d’affaires d’Intel (environ 54 milliards de dollars), décline depuis deux ans, celui des serveurs devient le pivot central de développement du roi des microprocesseurs. Grâce au développement des mobiles, du Big Data, de l’Internet des objets et du cloud computing, ce marché est promis à une croissance à deux chiffres sur les sept années à venir, selon Shannon Poulin, directeur marketing de l’activité Datacenter Group d’Intel. Au deuxième trimestre 2014, les revenus de cette activité ont bondi de 19% à 3,5 milliards de dollars, tandis que ceux dans les PC n’ont progressé que de 6% à 8,7 milliards de dollars.

Les datacenters génèrent aujourd’hui 25% du chiffre d’affaires du groupe mais représentent plus de 50% de ses profits. C’est pourquoi Brian Krzanich veut faire des puces pour datacenters la première activité du groupe. Comment ? En investissant de nouveaux territoires comme les réseaux. Mais pas seulement. Tout ce qui augmente le trafic des données et leur traitement dans des centres de données est bon pour Intel, car il augmente les besoins de serveurs, stockage et équipements réseaux dans les datacenters. Et si le groupe met tant d’énergie à s’investir dans les mobiles, l’Internet des objets ou le Big Data, c’est en grande partie au service de cette grande ambition.

Ridha Loukil, à San Francisco

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