Intel investit 33 milliards d'euros dans la fabrication de puces en Europe, la France récolte un centre de R&D
On en sait enfin plus sur les projets d'Intel en Europe. L'Allemagne et l'Irlande sont les deux grands gagnants avec des investissements de 17 et 12 milliards d'euros pour la fabrication de semiconducteurs. La France hérite d'un centre de R&D et de conception sur le plateau de Saclay qui emploiera 1000 personnes.
Julien Bergounhoux
Intel dévoile ce 15 mars 2022 les détails de ses projets d'investissements dans l'Union européenne. Comme attendu, c'est l'Allemagne qui remporte le gros de la mise avec un grand site de fabrication de pointe, baptisé "Silicon Junction" par Intel, évalué à 17 milliards d'euros. Il sera basé à Magdebourg, dans la Saxe-Anhalt. Intel s'attend à ce que sa construction débute au premier semestre 2023 et à ce que la production démarre en 2027. Le chantier générera 7000 emplois pendant la construction, puis 3000 ingénieurs y seront employés de façon permanente.
Autre grand gagnant : l'Irlande, dont le site de Leixlip va voir son espace de fabrication doubler, fruit d'un investissement de 12 milliards d'euros supplémentaires. Il pourra alors produire des puces avec le procédé de pointe Intel 4. Cette expansion porte l'investissement total d'Intel en Irlande à plus de 30 milliards d'euros. La médaille de bronze revient à l'Italie, qui est en fin de négociation avec Intel pour qu'il y crée une usine de fabrication "back-end" de pointe. Elle représenterait 4,5 milliards d'euros d'investissement et 1500 emplois.
La France a son lot de consolation
Et la France dans tout ça ? Elle est au pied du podium. Près de six ans après avoir fermé cinq centres de R&D dans l'Hexagone, liquidant 750 emplois, Intel annonce l'ouverture d'un centre de R&D et de conception sur le plateau de Saclay. Il emploiera 1000 personnes à terme, dont 450 postes qui devraient être disponibles d'ici fin 2024. Par ailleurs, Intel veut faire de la France son "siège européen" pour la conception de systèmes liés au calcul haute performance et à l'intelligence artificielle. Enfin, l'Américain devrait assi y établir son principal centre européen de conception de fonderie, à défaut d'y installer une fonderie en tant que telle.
D'autres investissements auront aussi lieu en Pologne et en Espagne, principalement pour étendre des capacités existantes de recherche en intelligence artificielle et en calcul haute performance.
Si la France hérite très clairement d'un lot de consolation, ces investissements représentent une première pierre non négligeable pour le Chips Act dont Ursula Von Der Leyen, la présidente de la Commission européenne, s'est faite la championne. Intel évoque 33 milliards d'euros investis dans ses capacités de production européennes (sur le total de 80 milliards prévus sur la décennie), qui lui serviront pour ses propres produits mais également pour servir d'éventuels clients dans le cadre de sa stratégie IDM 2.0. On notera cependant que ces investissements ne se font pas sans contreparties, notamment sous forme de subventions de plusieurs milliards d'euros.
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