Intel veut sa part de l’internet des objets
Avec son processeur Quark et sa carte Galileo, Intel, le numéro un mondial des semi-conducteurs, s’engouffre dans l’internet des objets. L’Europe lui sert de fer de lance pour s’imposer sur ce marché prometteur.
Il a raté le coche des mobiles. Mais pas question de répéter la même erreur dans l’internet des objets. Intel semble décidé à jouer un rôle de premier plan sur ce marché naissant. Et il le démontre lors de sa conférence ERIC (European Research & Innovation Conférence), qu’il organise à Nice les 22 et 23 octobre 2013, en présentant son processeur Quark et sa carte Galileo, deux produits, déjà annoncés il y a peu de temps.
Quark est le plus petit et le plus sobre des processeurs jamais construits par Intel. Il se présente comme un véritable système sur puce. Il peut servir de cerveau à une multitude d’objets connectés dans lesquels la consommation énergétique prime sur la puissance de traitement, comme les montres connectées, les dispositifs médicaux sur le corps ou les capteurs intelligents. Les fabricants qui l’utiliseront peuvent le personnaliser en y apportant leurs propres fonctions.
Une carte made in Intel pour embarquer la nouvelle puce Quark
C’est un autre produit Intel, Galileo, qui est le premier à embarquer Quark. C’est un ordinateur au format de carte électronique compatible avec Arduino, la carte open source créée en Italie au départ pour aider les étudiants à développer et fabriquer leurs propres objets. "Avec cette solution, nous faisons tomber les barrières à l’innovation en aidant ceux qui ont des idées innovantes à les concrétiser, explique Philip Moynagh, directeur R&D sur les processeurs à faible consommation à Intel Lab en Irlande. Il suffit d’utiliser des logiciels, disponibles gratuitement dans le monde open source, et de l’impression 3D, pour réaliser le prototype et tester le marché."
Avec ces produits, Intel espère imposer son architecture X86 dans les objets connectés, un domaine balbutiant dominé aujourd’hui par les architectures ARM, MIPS ou propriétaires. Le numéro un mondial des semi-conducteurs veut aussi simplifier la tâche des développeurs d’applications en leur offrant une architecture de processeur à laquelle ils sont habitués dans l’univers des PC.
Intel veut sa part de ce marché prometteur
Le marché de l’internet des objets suscite beaucoup de fantasmes de la part des industriels des technologies de l’information, qui y voient un véritable Eldorado. Cisco prévoit ainsi 50 milliards d’objets connectés en 2020 et un marché de 408 milliards de dollars la même année, rien que pour les applications de villes intelligentes. Intel ne veut pas passer à côté d’une telle opportunité. Il a choisi de faire de l’Europe le fer de lance de son offensive sur ce marché.
C’est d’ailleurs dans son laboratoire en Irlande qu’il a créé Quark et Galileo. Une première pour le groupe, qui développait jusqu’ici tous ses composants en silicium aux Etats-Unis. Le projet a été lancé il y a deux ans, avec la bénédiction de Brian Krzanich, alors patron de la production. Dès sa montée à tête du groupe en mai 2013, le successeur de Paul Otellini a décidé d’accélérer le développement et la mise sur le marché du produit, confie Martin Curley, directeur d’Intel R&D en Europe. L’Europe lui offre des belles opportunités d’applications puisque le groupe participe à de nombreux projets de villes intelligentes, comme à Londres, Dublin ou Nice.
Intel prévoit d’offrir 50 000 cartes Galileo à 4000 universités dans le monde. Des universités européennes et françaises figureront parmi les bénéficiaires. Mais la liste définitive n’est pas encore établie. Galileo sera commercialisé à partir de novembre 2013 pour un prix public indiqué de 60 dollars.
Ridha Loukil
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