[Interview] Pourquoi Waze échange des données avec les villes

Du 23 au 27 octobre 2016, Waze organisait le "Connected Citizens Summit", dans les locaux de sa maison-mère Google à Paris.

Le programme "Connected Citizens" permet aux villes et autorités de transport d'échanger des données avec l'application de navigation sociale. Nous avons rencontré Paige Fitzgerald, la responsable du programme.

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[Interview] Pourquoi Waze échange des données avec les villes

L'Usine Digitale – En quoi consiste le programme "Connected Citizens" de Waze ?

Paige Fitzgerald Il s'agit d'un programme d'échange gratuit de données anonymisées lancé en octobre 2014. Nous avions dix partenaires au départ, une centaine aujourd'hui dont la commune de Versailles et le département du Var en France.

Waze partage les rapports d'incidents créés par ses utilisateurs (accident de la route, embouteillage, signalement de nid de poule...) en temps réel. Nos partenaires peuvent accéder à cette info et réagir en conséquence. En échange, Waze obtient des données sur les fermetures de routes, les travaux à venir… Nous pouvons enrichir notre base de données pour en faire bénéficier nos utilisateurs, qui ont accès aux données les plus complètes sur les conditions de circulation.

Le programme permet aussi aux participants d'échanger entre eux sur leurs bonnes pratiques et d'interagir avec les équipes de Waze, pour communiquer leurs besoins. Les données en temps réel que nous fournissons aident à piloter les politiques de transport et à identifier les points de l'infrastructure qui ont besoin d'être traités en priorité.

Avec quels types d'acteurs travaillez-vous ?

On travaille avec les services de transport au niveau local, régional et national. Des équipes d'analyse de données pour les villes, les services de secours, de police, les sociétés autoroutières... Tous ceux qui ont besoin de mieux comprendre ce qui se passe sur les routes, et réduire les embouteillages.

Aucun de nos partenariats n'est exclusif. Nous croyons à l'ouverture et au partage des données à grande échelle.

A-t-il fallu du temps pour les convaincre d'échanger des données avec vous ?

Le pouvoir de Waze réside dans la donnée crowdsourcée en temps réel. Je dialogue en permanence avec nos partenaires publics pour les convaincre de la qualité et de la crédibilité de cette donnée. Les agences gouvernementales ont l'habitude de n'utiliser que de la donnée officielle, vérifiée, issue de capteurs, de caméras de surveillance. Ils doivent développer de nouveaux protocoles et cadres pour traiter cette donnée d'un autre type.

Il y a un vrai avantage à intégrer de la data crowdsourcée dans son infrastructure de données existantes : son coût (elle est gratuite), et sa pertinence. 70% du temps, les utilisateurs de Waze signalent un accident sur l'application avant que l'alerte ne soit donnée aux urgences. Le temps de réaction est en moyenne de 4 minutes 30 moins long ! Ce que nous voulons, c'est que la donnée remontée par nos utilisateurs soit transmise au bon acteur qui pourra prendre les mesures nécessaires.


Quels projets concrets avez-vous mis en œuvre avec des villes ou acteurs des transports ?

Boston a utilisé la donnée de Waze pour identifier les points de congestion dans la zone portuaire. Ils ont ajusté le timing des feux tricolores aux carrefours les plus sensibles pour fluidifier le trafic. Ils ont utilisé notre outil de suivi des embouteillages pour mesurer l'efficacité de tel ou tel changement. Les bouchons ont diminué de 18 % les trois premiers mois.


Nous avons travaillé avec Rio de Janeiro avant, pendant et après les Jeux Olympiques. Nous avons listé les zones les plus accidentogènes grâce à nos données. Nous nous sommes rendus compte qu'ils s'agissait souvent de zones non éclairées la nuit. Ils ont priorisé l'éclairage de ces zones.


Dans le nord de la France, la société d'autoroute Sanef a mené un projet de navigation intérieure dans les tunnels, là où le signal mobile ne passe plus, grâce à des balises beacons.

A Londres, dans le cadre du projet de rénovation du "Tower Bridge", nous avons travaillé sur différents scénarios pour minimiser l'impact des travaux sur la circulation. Nous avons envoyé des notifications push à nos utilisateurs londoniens avant les travaux pour qu'ils aient le temps de s'adapter et de trouver un autre chemin. TFL, l'autorité de transport de Londres, a publié les informations sur les fermetures de route sur leur site, par notre intermédiaire. C'est le citoyen-automobiliste anglais qui en profite.

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