ITGA met l'intelligence artificielle au service de la détection d’amiante
Le laboratoire d’analyse ITGA utilise des techniques d'intelligence artificielle pour détecter et qualifier des polluants du bâtiment, en particulier l’amiante. Désormais accréditée par les autorités compétentes, elle entend industrialiser son procédé.
La microscopie électronique à transmission sert à réaliser les indispensables analyses pour détecter l’amiante et d’autres polluants dans un échantillon. Depuis 1996 et la réglementation relative à l’interdiction d’exposer à ce matériau, le laboratoire ITGA s’appuie sur cet outil pour accompagner les nouveaux professionnels qui réalisent les diagnostics immobiliers.
"Après leur intervention, en cas de doute, ils nous adressent un prélèvement pour analyse", explique Olivier Perez, directeur général d’ITGA. Le laboratoire a ainsi conquis 30% des parts du marché de ces analyses en France et affiche un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros avec un effectif de 900 personnes. Le secteur du bâtiment – pour qui le laboratoire évalue l’impact du bâti sur l’environnement et ses occupants – représente 75% du chiffre d’affaires de la structure. Le reste repose sur le secteur de l’industrie, en particulier de la chimie.
Une réponse à plusieurs problématiques
La détection d’amiante nécessite une technique pointue et un matériel dédié à la recherche. Pour identifier la présence d’amiante dans un prélèvement, l’image extraite du microscope électronique à transmission est analysée par les équipes. "Nos équipements ne sont pas conçus pour l’analyse de masse et les grosses volumétries", indique Olivier Perez.
Le responsable mentionne les autres défis que le laboratoire a du relever, à commencer par rendre la technologie accessible financièrement afin de maintenir ce savoir-faire stratégique en France. "Nous avions aussi des experts diplômés, à forte valeur ajoutée, qui réalisaient des tâches peu valorisantes. Enfin, nous voulions renforcer la fiabilité des analyses", poursuit le directeur général.
L'intelligence artificielle est alors apparue comme une réponse et a été intégrée à l’outil pour le traitement d’image. "Les compétences humaines sont focalisées sur les problèmes techniques de détection d’amiante." Les ingénieurs interviennent sur les échantillons dans les cas où le système détecte de l’amiante, ce qui leur permet de concentrer leur expertise là où elle est nécessaire.
Industrialiser le procédé
Grâce au système, qui a été entraîné sur la base de milliers d’images déjà analysées, le laboratoire gagne en efficacité et en fiabilité. Le microscope et le laboratoire équipé de la technologie traitent des centaines de prélèvements par jour sur les milliers dont s’occupe quotidiennement ITGA. "Le procédé a reçu les agréments et certifications nécessaires du COFRAC, chargé d’évaluer la compétence et l’impartialité des laboratoires d’analyses."
Cette accréditation en poche, le laboratoire souhaite industrialiser son procédé en 2023 en équipant un second laboratoire sur les 12 existants et une dizaine de microscopes afin que 20% de la production utilisation ce système de détection automatisé. D’ici la fin d’année 2024, l’objectif vise à équiper 20 des 50 microscopes électroniques et l’ensemble des laboratoires. "Nous espérons aussi exporter notre savoir-faire plutôt que ce soit les échantillons qui voyagent", sourit Olivier Perez alors que la problématique de l’amiante ne fait qu’émerger dans de nombreux pays.
ITGA met l'intelligence artificielle au service de la détection d’amiante
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