Just Eat renonce à salarier ses livreurs au Royaume-Uni, 1700 emplois supprimés

La plateforme de livraison de repas Just Eat va basculer à nouveau vers le modèle de travailleurs indépendants popularisé par Uber.

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Just Eat renonce à salarier ses livreurs au Royaume-Uni, 1700 emplois supprimés

Revirement stratégique chez Just Eat Takeaway. Au Royaume-Uni, la plateforme néerlandaise de livraison de repas renonce à salarier ses livreurs, basculant à nouveau vers le modèle de travailleurs indépendants popularisé par Uber. En conséquence, 1700 emplois de coursiers vont être supprimés dans le pays, a-t-elle annoncé mardi 21 mars.

À partir de 2020, Just Eat s’est démarquée de ses principaux rivaux, comme Deliveroo et Uber Eats. En plein débat sur le statut des livreurs, elle a choisi de les salarier, leur permettant de bénéficier d’un salaire minimum, de congés payés et d’une couverture sociale. Son patron Jitse Groen assurait alors qu’il ne souhaitait plus d’un modèle bâti “au détriment des travailleurs”.

Mais le contexte a beaucoup changé. Depuis plusieurs mois, la plateforme se retrouve sous pression, alors que son cours boursier a été divisé par six par rapport au pic touché en octobre 2020. Elle doit notamment se rapprocher de la rentabilité. Si ses dirigeants mettent en avant une amélioration de ses performances opérationnelles, Just Eat a accusé une perte nette supérieure à un milliard d’euros en 2022.

En France aussi ?

Cette volte-face, qui devrait lui permettre d’abaisser ses coûts, coïncide aussi avec une situation de marché difficile. L’an passé, la société a accusé une baisse de 9% du nombre de commandes. Au Royaume-Uni, elles ont reculé de 10%. Just Eat a compensé par une hausse du panier moyen et de ses commissions.

Just Eat avait déjà commencé à faire marche arrière dans plusieurs pays, dont la France où elle s'est séparée d'une partie de ses livreurs. Mais ces changements étaient limités à quelques marchés. En France, par exemple, les coursiers à Paris, Marseille et Lyon sont toujours salariés. L’entreprise n’a pas encore indiqué si elle va également revenir au modèle précédent dans les autres pays européens.

Cette annonce devrait donner des arguments supplémentaires aux plateformes de VTC et de livraison, qui s’opposent à un projet de directive européenne prévoyant de salarier leurs chauffeurs et coursiers. Uber et ses rivaux assurent que cela se traduirait par des surcoûts importants et menacerait la flexibilité nécessaire à leur fonctionnement. Ils militent ainsi pour un statut hybride, plus souple que le salariat mais aussi plus protecteur que le statut d’indépendant.

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