KillBills lève 4 millions d’euros pour dématerialiser les tickets de caisse

La fin de l’impression automatique des tickets de caisse approche et la start-up française KillBills, qui les dématérialise en les envoyant directement sur l’espace bancaire du consommateur, a bouclé son premier tour de table. 4 millions d’euros qui lui permettront de trouver davantage de partenaires (commerçants et banques) et de renforcer ses effectifs.

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KillBills lève 4 millions d’euros pour dématerialiser les tickets de caisse

Dans le cadre de la loi Anti-Gaspillage Économie Circulaire (AGEC), les tickets de caisse ne seront bientôt plus imprimés automatiquement. La start-up française KillBills, lancée en 2021, est sur le créneau. Elle a développé un service de dématérialisation qui permet aux consommateurs de disposer du détail de leurs achats directement sur leur espace bancaire.

Ce premier tour de table, annoncé le 31 mars 2023, a été réalisé auprès de Hartwood, ainsi que de business angels comme Eric Ibled (Pumpkin, Greenly, Rosaly) et Justin Ziegler (fondateur de Priceminister). La jeune pousse, qui compte pour l’instant sept salariés entre Paris et Lille, compte se servir de la somme pour recruter une dizaine de personnes (profils tech et commerciaux) d’ici la fin de l’année. Mais surtout, elle souhaite gagner de nouveaux partenariats avec les banques et les commerçants.

Les tickets sont envoyés sur l’application bancaire des clients

Oui, car ce n’est qu’ainsi qu’elle parviendra à s’imposer sur le marché, évidemment déjà investi par d’autres start-up comme Check ou Billiv. Toutefois, elles ont choisi toutes les deux d’envoyer les tickets dématérialisés sur des applications dédiées. La première automatiquement, la deuxième lorsque le client scanne un QR en caisse.

C’est peut-être ainsi que KillBills a une chance de tirer son épingle du jeu en envoyant les reçus directement sur l’espace bancaire du client lors de son passage en caisse. Celui-ci n'a pas à donner une adresse mail (l’empreinte carbone d’un ticket envoyé par mail et d’un ticket papier seraient assez similaires), à scanner un QRCode ou à télécharger une application supplémentaire.

"On sait celles des banques plutôt bien sécurisées et fiables et les clients les connaissent déjà", explique Sid-Ahmed Chikh-Bled, cofondateur et CEO. "L’avantage c’est qu’en France 99% des plus de 18 ans ont une carte bancaire. On évite aussi de créer une fracture digitale puisque l’espace bancaire peut se trouver sur une appli mobile mais aussi sur un ordinateur. Les seniors peuvent même les consulter sur place lors de leur rendez-vous habituel à la banque", poursuit-il.

La start-up doit multiplier les partenariats

Mais pour que le système fonctionne, la start-up doit trouver des partenariats, d’une part avec les commerçants (puisqu’elle doit intégrer sa solution à leur logiciel de caisse), de l’autre avec les banques, qui paient à KillBills un abonnement pour offrir ce service à leur client (il constitue le business modele de l’entreprise).

En somme, il faut qu’elle ait un partenariat avec la Caisse d’Epargne et avec Leclerc pour que le client qui est chez cette banque puisse retrouver son ticket après un achat dans cette grande surface… Or pour l’heure, la start-up n’est intégrée qu’à deux banques digitales. Elle espère avoir cinq partenaires bancaires d’ici la fin de l’année et une grande banque française dès le début de l’année prochaine. "On est sur un projet pilote avec cette dernière et il s’est très bien passé", assure le CEO.

Côté commerçants c’est mieux : 1000 partenaires parmi lesquels Côté Sushis, Berliner ou encore Blend. D’ici la fin de l’année, l’entreprise espère en compter sept fois plus, ce qui devrait être beaucoup moins difficile à mettre en place puisque le service est gratuit pour les commerçants et que ceux-ci vont de toute façon être bientôt forcés de trouver une alternative au ticket papier.

L’interdiction repoussée

La loi AGEC vise à stopper l’aberration écologique des tickets de caisse. Entre 12,5 et 30 milliards de tickets de caisse sont imprimés tous les ans en France, ce qui implique la destruction de 2,5 millions d’arbres, pour une durée de vie moyenne de 3 secondes.

L’interdiction de l’impression systématique des reçus papier devait entrer en vigueur le 1er avril 2023, d’où le timing de l’annonce de la levée, mais elle a finalement été décalée au 1er août ou 1er septembre. Explication donnée par le gouvernement : avec l’inflation, beaucoup de français veulent continuer d’avoir des tickets papier pour faire leurs comptes.

"Je pense que l’autre raison c’est que beaucoup d’enseignes ne sont pas encore prêtes", commente Sid-Ahmed Chikh-Bled.

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