L’Afnum veut devenir le fer de lance du hardware et des objets connectés français
Regroupement de trois syndicats professionnels, l’Afnum se donne la mission de représenter tout le digital en France, côté matériel. Avec l’objectif d’attirer les nouveaux acteurs, comme les PME et start-ups des objets connectés.
Dans le digital français, il y a, coté logiciel, le Syntec Numérique, l’Afdel (Association française des éditeurs de logiciels et solutions Internet) ou encore le SNJV (Syndicat national des jeux vidéo). Coté matériel, il y a maintenant l’Afnum (Association française des industries du numérique). Elle a été lancée officiellement le 17 juin 2015 à Bercy en présence d’Axelle Lemaire, Secrétaire d’Etat en charge Numérique. Son objectif : mieux représenter et défendre une filière française aujourd’hui éparpillée sur plusieurs organisations syndicales.
L’Afnum regroupe trois syndicats professionnels membres de la Fieec (Fédération des Industries Electriques, Electroniques et de Communication) : le Gitep TICS, représentant des industries des télécoms ; le Simacelec, représentant des entreprises de l’électronique grand public ; et l’USPII-SPEC-SNSII, représentant les acteurs de la photographie. Elle compte 60 entreprises employant 60 000 personnes en France et réalisant un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros. Parmi elles figurent des noms connus comme Alcatel-Lucent, Ericsson, Cisco, Apple, Samsung, LG, Sony, Nikon, Nokia, Technicolor ou Toshiba, mais aussi des PME plus discrètes comme Tonna Electronique ou Sequans.
Absence du syndicat des composants électroniques
Georges Karam, PDG-fondateur de Sequans, qui préside l’association, voit ce regroupement comme une étape vers le rassemblement de tous les acteurs du numérique, côté matériel. Car l’Afnum n’englobe pas d’autres syndicats professionnels de la Fieec, comme l’Acsiel dans les composants électroniques, un maillon important de la chaine de valeur du numérique. "Réunir tout le monde est compliqué à ce stade, explique son président. Nous allons travailler avec les autres syndicats professionnels du numérique sur des sujets communs. Nous avons déjà des projets avec le syndicat des composants électroniques."
L’une des missions de la nouvelle organisation est d’englober les nouveaux acteurs du digital coté matériel, et notamment les PME et start-up des objets connectés. "La France compte un nombre important d’acteurs dynamiques sur ce marché émergent, constate Georges Karam. Nous pouvons leur apporter le soutien, le réseau et la représentativité dont ils ont besoin pour grandir, se défendre, parler aux pouvoirs publics ou encore se déployer à l’international." Quatre entreprises des objets connectés, dont le nom n’est pas encore révélé, frappent déjà à la porte de l’Afnum. Ces acteurs de la nouvelle économie digitale ne se reconnaissent pas dans les anciens syndicats professionnels.
Favoriser l'infrastructure numérique en France
L’association veut aussi peser sur les décisions des pouvoirs publics dans des chantiers importants du numérique comme le haut débit fixe et mobile, l’allocation de la bande de fréquences de 700 MHz, la radio numérique terrestre, la protection des données ou encore l’effet des ondes radio sur la santé. "Il n’y aura pas de développement du numérique en France sans une bonne infrastructure, estime Georges Karam. La France et l’Europe ont pris du retard dans les mobiles 4G par rapport aux Etats-Unis ou la Corée du Sud. Nous voulons faire prendre conscience aux pouvoirs publics des enjeux sur le sujet. Nous mettons notre expertise à la disposition du gouvernement pour qu’il prenne les bonnes décisions."
Les pouvoirs publics se plaignent de la fragmentation de la filière du numérique en France entre plusieurs syndicats professionnels. Cela fait plus d’un an que le Syntec Numérique, l’Afdel et le SNVJ discutent d’un rapprochement. En vain. La création de l’Afnum constitue à cet égard une réussite. Mais on est encore loin d’un syndicat unifié représentant tout le numérique en France, à l’instar du Bitkom en Allemagne.
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