Suite aux récents attentats perpétrés à Paris, l'application de messagerie instantanée Telegram a annoncé le 18 novembre avoir bloqué 78 chaînes de discussion dans 12 langues liées à Daech. Ses responsables ont indiqué avoir été "surpris et perturbés d'apprendre que des chaînes publiques de Telegram ont été utilisées par Daech pour faire de la propagande."
This week we blocked 78 ISIS-related channels across 12 languages. More info on our official channel: https://t.co/69Yhn2MCrK
— Telegram Messenger (@telegram) 18 Novembre 2015
Les discussions sur le rôle du numérique dans la lutte qui oppose les services de renseignement aux groupes terroristes ont mis en avant un certain nombre de services de messagerie que favoriseraient désormais Daech. Par le passé, l'organisation utilisait principalement Twitter comme canal de communication et de propagande pour ses activités criminelles, mais elle a depuis migré vers des services chiffrés (type Signal, RedPhone, WhatsApp ou Wickr) dans un effort de dissimulation vis-à-vis des forces de l'ordre. Parmi ces services, l'application russe Telegram serait particulièrement prisée.
Les terroristes aussi tirent parti des outils numériques
Créé en 2013 par l'entrepreneur russe Pavel Durov (déjà à l'origine de VKontakte, le "Facebook russe"), Telegram met l'accent sur la rapidité et la sécurité de son service. Et ses atouts sont réels : gratuit et sans publicité, chiffrement total, disparition des messages après un certain laps de temps, disponibilité sur toutes les plates-formes (mobile, bureau, web) via le cloud, création de groupes de discussion allant jusqu'à 200 personnes et partage de tous types de fichiers jusqu'à 1,5 Go.
Il est bon de noter que les 78 chaînes fermées par Telegram étaient publiques, et l'ont été sur la base de dénonciations d'utilisateurs concernés. Telegram a tenu à rappeler que les messages instantanés et les groupes de discussions sont totalement privés et que l'entreprise n'y a pas accès. L'efficacité de ces mesures envers les efforts de propagande de Daech est donc très relative. Plus déroutant, le fait que Pavel Durov, qui ne cache pas ses opinions d'extrême droite, ait blâmé le gouvernement français en le jugeant "autant responsable que Daech" des évènements tragiques survenus le 13 novembre.
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