
Il faudra s’y habituer. L’ARCEP (Autorité de régulation des télécommunications électroniques et des postes) a changé de mode de fonctionnement et joue la transparence, au moins sur sa stratégie. Six mois après la présentation de sa revue stratégique et des 12 chantiers associés, le régulateur a fait un premier point d’étape le 30 juin. L’occasion d’annoncer ses quatre priorités pour le second semestre.
Régulation par la data
Comme il l’a détaillé dans l’entretien exclusif accordé à L’Usine Digitale, son président, Sébastien Soriano, l’Arcep veut passer d’une régulation exclusivement a priori à un modèle complémentaire a posteriori, qui s’appuie sur la data. Plutôt que d’imposer quelque chose au marché, il veut donner plus de pouvoir aux utilisateurs et pour ce faire, mieux les informer, afin qu’ils orientent le marché dans la direction souhaitée. Avec par exemple, des données collectées ou produites par l’Arcep ou crowdsourcées, et proposées en open data.
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Doper la migration des PME vers la fibre
Seconde priorité, le régulateur veut discuter avec les acteurs des télécoms d’une modulation géographique de la tarification de la paire de cuivre et des conditions d'attribution du statut de "zone fibrée ". Elle veut aussi publier des cartes de couverture mobile plus détaillées et ouvertes. Enfin, elle compte "adopter un document de doctrine et une recommandation pour accélérer la migration des PME vers la fibre et doper la concurrence" comme précisé sur son site.
Un guichet Arcep pour les start-up
Même si les grands opérateurs français – à l’exception de France Télécom- (Bouygues Telecom, SFR et Free) ont tous connus l’Arcep à leurs débuts en tant que startup, ce n’est plus le cas. Mais comme l’avoue son président, le régulateur a perdu l’habitude du contact avec les jeunes pousses. Pour corriger le tir, il a décidé d’ouvrir un guichet startup dans l’unité qui s’occupe de l’innovation sur les fréquences. Et pour cause, les petits nouveaux qui sollicitent le régulateur pour comprendre la régulation des télécoms travaillent principalement sur des modèles de fréquence nouveaux, hors du mobile (les réseaux LoRa ou Sigfox, les réseaux maillés ou les nouveaux Wi-Fi dans les bandes de fréquence libres…) Sans oublier les acteurs de l’innovation de service comme OnOff, qui veulent aussi s’assurer qu’ils respectent la loi.
Tous ont besoin de comprendre la régulation. "Mais, nous avons aussi besoin de recréer des espaces d’innovation, de respiration au sein de l’Arcep", ajoute Sébastien Soriano. Le régulateur crée d’ailleurs plusieurs nouvelles entités spécifiquement consacrées à la régulation par la data, à l’internet ouvert et au marché entreprises.
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