L'assurtech Descartes Underwriting dans la cour des grands
La société, qui fournit aux grandes entreprises des assurances paramétriques contre le risque climatique, lève 120 millions de dollars pour devenir un leader mondial.
L'assurtech continue de s'affirmer comme l'un des secteurs les plus dynamiques de la French Tech. Descartes Underwriting, une société parisienne spécialisée dans l'assurance paramétrique pour la couverture des grands risques climatiques, a annoncé le 31 janvier une levée de fonds de 120 millions d'euros en série B. Menée par Highland Europe, elle réunit également Eurazeo, Serena, Cathay Innovation, Blackfin Capital Partners, Seaya Ventures et Mundi Ventures.
Les solutions de Descartes exploitent les données en temps réel issues d'images satellites et radar, de statistiques officielles, de stations météo et de capteurs connectés, les passe à la moulinette d'algorithmes d'intelligence artificielle et de modèles de risque, pour déclencher automatiquement une indemnisation en cas de sinistre (inondation, tempête, sécheresse, tremblement de terre…). C'est le principe de l'assurance paramétrique, qui se déclenche en fonction de paramètres préétablis. Le montant des indemnités fait lui aussi l'objet d'un accord préalable. Cela permet de verser les indemnisations plus vite, le standard en la matière étant très long (parfois plus d'un an).
Conquérir l'Asie et l'Amérique du Sud
La société a été fondée par des anciens d'Axa, dont l'ex-patron d'Axa Global Parametrics. Elle opère comme beaucoup d'assurtech sous le statut de MGA, une catégorie d'intermédiaires d'assurance, et possède des bureaux à Singapour, Sydney, New York, Houston, Denver et Londres. Grâce à cette levée de fonds, elle compte poursuivre son développement aux États-Unis, et ouvrir des bureaux à Madrid et Hong Kong pour se déployer en Asie et en Amérique du Sud, indique la société aux Echos. 150 personnes devraient rejoindre ses rangs, qui comptent déjà une cinquantaine d'ingénieurs et de data scientists.
Descartes Underwriting s'adresse aux structures publiques et aux grandes entreprises, par l'intermédiaire de courtiers grands risques. Elle revendique plus de 200 clients grands compte à travers le monde, et des capacités pouvant aller jusqu'à 200 millions de dollars par contrat. En 2021, la start-up a dépassé les 50 millions d'euros de primes brutes, d'après le quotidien économique, et elle espère multiplier ce montant par dix dans les trois ou cinq ans.
La facture des catastrophes naturelles flambe
Les risques de catastrophes naturelles, qui s'intensifient à cause du changement climatique, coûtent de plus en plus cher aux assureurs. En 2021, ils ont versé 105 milliards de dollars à ce titre selon le réassureur SwissRe. Les sinistres exceptionnels se multiplient et déséquilibrent l'économie du secteur. France Assureurs estime que la facture des catastrophes climatiques, en France, pourrait doubler sur la période 2020-2050, par rapport aux 30 années précédentes.