L'autorité de la concurrence britannique va enquêter sur la suppression des cookies tiers dans Chrome
Le projet de Google de remplacer les cookies tiers dans Chrome par un système qui partage moins de données avec les annonceurs fait l'objet d'une enquête par l'autorité de la concurrence britannique. Elle craint que ce changement ne donne à l'entreprise un contrôle presque total sur la manière avec laquelle les entreprises peuvent monétiser et exploiter leurs sites web.
La Competition and Markets Authority (CMA), l'équivalent de l'autorité de la concurrence au Royaume-Uni, a décidé d'ouvrir une enquête sur la nouvelle politique de Google en matière de cookies tiers dans Chrome. Ces traceurs sont placés sur l'ordinateur de l'internaute par le serveur d'un domaine distinct de celui du site visité et génèrent des profils utilisateurs dédiés.
Un comportement antitrust ?
Les investigations ont pour objectif de déterminer si cette nouveauté pourrait entraîner "une concentration encore plus grande des dépenses publicitaires sur l'écosystème de Google au détriment de ses concurrents", détaille l'autorité dans son communiqué.
En janvier 2020, Google a annoncé la suppression progressive des "third-party cookies" de son navigateur Chrome, utilisé par deux tiers des internautes. Cette suppression, qui doit s'étaler sur deux ans, s'inscrit dans le programme "Sandbox Privacy" lancé en août 2019 par l'entreprise.
Un impact considérable sur le marché de la publicité
Pour remplacer le ciblage individuel, Google souhaite créer des technologies capables de livrer aux annonceurs des informations utiles sur la personnalité des visiteurs sans pour autant piétiner leur vie privée. Bien que cet objectif soit louable, la CMA n'est pas dupe. Andrea Coscelli, directeur général de la CMA, explique que "les propositions de Google Privacy Sandbox auront potentiellement un impact très important sur les éditeurs comme les journaux et le marché de la publicité numérique. Mais il y a aussi des problèmes de confidentialité à prendre en compte".
Cette enquête a été en partie déclenchée par un dépôt de plainte au CMA par le "Marketers for an Open Web Limited", une coalition d'éditeurs de médias et d'entreprises technologiques située à Londres, qui s'inquiète de la place prise par Google sur Internet. La mise en œuvre du programme "Sandbox Privacy" pourrait même faire chuter jusqu'à deux tiers les revenus de certains des membres de cette organisation.
Criteo dans la tourmente
La nouvelle politique de Google avait également fait du bruit en France. En janvier 2020, Criteo avait vu le cours de son action en bourse chuter de 15,9 % suite à l'annonce de la suppression progressive. Rien de surprenant car la société française s'est fait un nom en tant que spécialiste du "dynamic retargeting", branche du marketing publicitaire qui repose sur l'utilisation exclusive des cookies tiers.
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