"L'avenir de GoPro passe par les services et logiciels autour de la caméra"

Les résultats de GoPro sont en berne. Le fabricant de caméras durcies a du mal à pénétrer le marché grand public, et la sortie du drone dans lequel il place ses espoirs vient d'être encore repoussée.

L'entreprise reste malgré tout confiante, comme l'explique Charles "CJ" Prober, Senior Vice President of Software and Services chez GoPro. Elle compte sur l'essor d'un nouveau marché : celui de la réalité virtuelle. Surtout, elle opère sa transformation digitale (grâce au rachat de start-up françaises) en se concentrant sur les logiciels et services autour de la caméra pour en simplifier l'expérience au maximum.

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L'Usine Digitale - Les finances ne sont pas au mieux en ce moment. Vous avez du mal à pénétrer le marché de la vidéo grand public face aux smartphones. Quelle stratégie pour repartir ?

Charles "CJ" Prober - L'un des points qui nous permettra de résoudre ce problème, et sur lequel je me concentre, est de faciliter l'utilisation des caméras GoPro pour les consommateurs. Cela passe par les services et logiciels autour de la caméra. Transférer les contenus, les gérer, les partager... Nous avons fait des progrès dans ce domaine et continuons d'en faire. Notre acquisition de la start-up parisienne Stupeflix est un élément clé de ce processus. Leur technologie d'editing automatique (avec notamment l'application mobile Replay) est la meilleure du marché.

Le drone Karma qui était prévu en juin ne sortira finalement qu'en fin d'année ? N'est-ce pas trop tard face à des acteurs désormais installés comme DJI ?

Nous sommes restés discrets à ce sujet par souci de confidentialité, mais nous sommes très confiants. Certaines fonctionnalités ont encore besoin d'être peaufinées, mais nous pensons que le Karma saura se différencier de ce qui existe aujourd'hui. Je ne crois pas que nous arrivions trop tard. Face à la concurrence, nous avons aussi l'avantage de notre marque et de notre réseau de distribution global. Nous ne sommes pas une start-up qui débute, nous avons déjà une clientèle installée.

Quel potentiel de croissance représente le marché de la réalité virtuelle ? GoPro y a investi en rachetant la start-up française Kolor, ainsi qu'au travers d'un partenariat avec Google...

Il est bon de rappeler qu'aujourd'hui la capture à 360° se fait majoritairement avec des caméras GoPro. Le problème, c'est que la plupart du temps elles sont assemblées en "rigs" artisanales, et cela complique beaucoup leur utilisation. C'est ce qui a motivé notre décision de créer nos deux systèmes intégrés, Odyssey et Omni. Nous sommes très enthousiastes par rapport au feedback que nous avons reçu des utilisateurs à leur sujet jusqu'ici. Cela permet une vraie synchronisation du framerate et une meilleure gestion énergétique... On ne dirait pas mais ça fait une grosse différence.

Mais le plus important c'est la gestion intégrale du workflow que nous proposons avec Omni [ndlr: qui sera disponible à la vente le 2 juin], grâce aux technologies de GoPro Alps, anciennement Kolor. Tout se fait de façon transparente : transfert des vidéos de chacune des six caméras, "stitching" de chaque image pour en faire une seule vidéo à 360°, plugin pour pouvoir éditer le tout dans Adobe Premiere Pro... Et la vidéo finale peut ensuite être partagée sur la plate-forme GoPro VR. Tout est pris en charge du début à la fin.

La concurrence ne va-t-elle pas devenir plus rude ? De nombreux acteurs s'y intéressent : Ricoh, Nokia, Jaunt, Giroptic, Nikon, Samsung...

Nous sommes leaders du marché pour le moment et je pense que nous allons le rester. Pour moi, la discussion se fera de moins en moins autour de la capture de l'image en elle-même au profit de la gestion du workflow d'un bout à l'autre de la chaîne. C'est aussi pour ça que l'acquisition de la team GoPro Alps nous a rendu confiants. Et sur ce marché nous nous adressons aux professionnels et aux prosumers. Certains des acteurs que vous citez nous appellent quand ils ont besoin d'aide... Nous investissons par ailleurs dans la production de contenus à 360°, pour montrer ce qu'il est possible de faire.

Quelle place joue la France dans votre stratégie ?

Il y a un grand alignement culturel entre la France et GoPro. C'est un pays clé pour nous au niveau des ventes, mais aussi en tant qu'employeur car notre philosophie va main dans la main avec la passion des français pour le sport. De plus, le niveau d'expertise est extrêmement élevé ici, et c'est pourquoi nous continuons à recruter pour y construire nos équipes. Qu'il s'agisse de Stupeflix à Paris, de l'équipe GoPro Alps, basée en Savoie, ou d'un autre groupe basé à Paris qui fait de la recherche pour améliorer la caméra elle-même. Ces équipes existent à la croisée de la technologie et de la créativité, ce qui représente un combo précieux. Beaucoup de nos projets sont menés depuis la France, c'est une grande zone de croissance pour nous.

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