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L’Ensae forme les interprètes du big data

L’Ensae qui forme, entre autres, les administrateurs de l’Insee, veut fabriquer les data scientists que réclame l’économie numérique. L’école a lancé l’an dernier une spécialisation sur le sujet qui a diplômé cette année un tiers de la promotion.

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L’Ensae forme les interprètes du big data

"Les entreprises se sont aperçues qu’elles avaient une masse de données, stockables, stockées, et exploitables. Et elles ont pris conscience que ces données permettaient de prendre des décisions" explique Julien Pouget, directeur de l’Ensae pour justifier l’ouverture à la rentrée 2013 d’une spécialisation "Data science". Une initiative qui a immédiatement suscité l’intérêt des élèves : un tiers de la promotion a choisi cette spécialité parmi les 6 proposées par l’école en troisième année.

L'école en chiffres
Date de création : 1942
Recrutement : CPGE scientifique, CPGE EC option scientifique, Khâgne BL / Admis sur titre (polytechnique, Master 1…)
Durée des études : 3 ans
Diplôme : Ingénieur EnsaeParistech (CETI)
Frais de scolarité : 737 € par an
Salaire de sortie (brut annuel) : 44 400 €
Nombre d’élèves en 2013-2014 : 462 élèves ( 376 présents)
Nombre d’anciens élèves : 5 102
Localisation : Malakoff (IdF)
Durée obligatoire des stages : 7 mois
Nombre de partenariats à l’étranger : 9

De l’austère bâtiment de l’Insee où est logé l’Ensae à Malakoff, c’est donc une cinquantaine de "data scientistes" qui sortiront cette année. Le terme reste un peu abscons car comme le reconnaît Julien Pouget, "le référentiel n’est pas vraiment stabilisé". Mais l’école qui forme à la fois à l’informatique, aux statistiques et aux mathématiques appliquées à divers domaines comme la finance ou l’économie s’estiment en bonne position pour défricher le métier.

Faire se rencontrer et dialoguer les experts métiers et statistique

Les autres écoles parisiennes qui s’impliquent sur le sujet sont Polytechnique, Telecom Paristech et l’école Normale Supérieure. Elles sont à la fois concurrentes et partenaires sur le sujet mais la direction pense avoir une carte à jouer compte-tenu de sa compétence "en matière d’inférence causale et grâce à sa culture de l’interprétation du résultat". Cette orientation se lit dès le recrutement de l’école, très diversifiée pour une école d’ingénieurs.

Elle va chercher des candidats en maths spé mais aussi dans les prépas économiques et littéraires (à option scientifique tout de même). L’un des grands enjeux des big data est de faire se rencontrer et dialoguer les experts métiers et des experts de la statistique pour produire des données utiles. La confrontation de profils différents dès l’école peut aider à acquérir ses qualités d’adaptation et de communication.

De nouveaux cours à la rentrée

Reconnue pour son excellence en statistique, l’école est en train de muscler sa dimension informatique. De nouveaux cours seront ajoutés l’an prochain dans la spécialisation "Data science". Une évolution nécessaire pour que l’école reste "au fait de l’évolution de l’état de l’art sur tout ce qui est machine learning, manipulation massives de données…", résume un des élèves Arthur Roullier.

Parralèlement l’école est en discussion pour développer une plate-forme technique robuste en partenariat avec des industriels et d’autres écoles. "L’informatique n’était pas le domaine N°1 de l’école et ce n’est pas sa vocation mais c’est une question très importante lorsqu’on se retrouve avec un téraoctet de données", explique Edwin Grappin qui vient d’achever sa troisième année et un stage au sein de la start-up Wisemetrics .

Une troisième année décisive

C’est souvent à l’occasion de leur projet de groupe de troisième année que les élèves passent de la théorie à la pratique en mixant l’ensemble des disciplines étudiées. Ils sont exposés à des questions concrètes comme l’impact du temps computationnel. On comprend par exemple que "cela ne sert à rien d’avoir un super algorithme s’il met 10 ans à tourner", témoigne Edwin Grappin. L’un des attraits de l’école est ses promotions à taille humaine. Selon les élèves, les liens à l’école sont renforcés et le réseau d’Alumni est actif et "très fraternel".

Si l’école envoie une partie de ses élèves à l’Insee, puisqu’elle forme ses administrateurs, les autres intégraient traditionnellement des grandes entreprises d’énergie ou du transport, des banques et des assurances. Aujourd’hui le big data ouvre le champ. D’abord sur le types de services qui recrutent, plus seulement ceux qui s’occupent d’économétrie mais aussi des entités marketing par exemple. Ensuite, sur le type d’entreprises car le e-commerce ou les start-up de l’internet sont désormais friands de ces profils.

Le prochain projet de l’Ensae est son installation sur le plateau de Saclay. Elle se rapprochera ainsi de Polytechnique dont elle est une école d’application et d’HEC avec qui elle propose déjà un double diplôme.

Anne-Sophie Bellaiche

"Notre start-up produira de l’analyse statistique d’images pour le sport"
 

Edwin Grappin, 24 ans, diplômé en 2014

"L’Ensae est une école très sympathique où l’on sait faire la fête mais où l’on travaille beaucoup aussi. Certains trouvent  les enseignements théoriques, trop …mais pour moi qui m’oriente vers  la recherche, c’est plutôt bien. En troisième année, j’ai choisi l’option Data science. Je l’ai complété en suivant  un master de l’école Normale Supérieure  sur le traitement statistique de l’image (Master MVA), et c’est dans ce domaine que travaillera la start-up, Effisciences, que je suis en train de lancer avec un camarade de promotion, Pierre Cordier. Lui sera dessus à plein temps, moi je l’aiderais sur la partie recherche, car je souhaite aussi me consacrer à  ma thèse dans le laboratoire de l’INSEE, le CREST. Notre premier projet est de fournir des éléments aux entraineurs de haras en analysant statistiquement les images de sauts des chevaux car l’angle et la hauteur détermine la performance. Les applications peuvent s’étendre à de nombreux sports. A l’avenir, je me vois, soit dans un laboratoire public, soit dans une start-up car ce sont les seuls lieux où l’on fait encore vraiment de la recherche, les grandes entreprises ont quasiment abandonnées car elles trouvent cela trop risqué. "

 

 

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