L'Europe donne son feu vert au rachat d'Activision Blizzard par Microsoft
Le futur de l'acquisition d'Activision par Microsoft, qui se chiffre à 69 milliards de dollars, reste indécis. Il dépendra d'un appel après une décision défavorable au Royaume-Uni et d'un procès aux Etats-Unis.
Enfin une bonne nouvelle pour Microsoft dans sa tentative de rachat de l’éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard, pour 69 milliards de dollars. Lundi 15 mai, la Commission européenne lui a accordé son feu vert, estimant que les engagements pris par le groupe américain “remédient pleinement aux problèmes de concurrence”.
Le verdict bruxellois contraste avec la décision de la Competition and Markets Authority (CMA) britannique, qui a décidé fin avril de bloquer cette acquisition. Microsoft a immédiatement fait appel, mais le processus s’annonce très long et particulièrement difficile. En cas d’échec outre-Manche, la société devra abandonner son projet d’acquisition - à moins de quitter entièrement le marché britannique.
En attendant le verdict de cet appel, Microsoft devra aussi affronter la Federal Trade Commission (FTC), le gendarme américain de la concurrence qui a déclenché des poursuites judiciaires fin 2022 pour bloquer l'opération. Un procès doit se tenir en août. Le groupe de Redmond se montre cependant très confiant dans ce dossier.
Concessions de Microsoft
Comme la CMA britannique, la Commission européenne estime que l’acquisition d’Activision ne portera pas atteinte à la concurrence sur le marché des consoles de jeux. Elle estime en effet que l’éditeur, une fois racheté par Microsoft, aura tout intérêt à continuer de publier sa franchise à succès Call of Duty sur les consoles rivales de Sony. Dans le cas contraire, cette exclusivité ne serait pas préjudiciable au groupe japonais, qui vend quatre fois plus de PlayStation que Microsoft ne vend de Xbox.
Les deux gendarmes de la concurrence s’accordent aussi à dire que l’opération représente un problème de concurrence sur le marché naissant du cloud gaming. Mais ils sont en désaccord sur l’efficacité des remèdes proposés par Microsoft pour éviter qu’il ne se retrouve en position dominante, limitant ainsi la concurrence. Bruxelles les juge suffisants, quand Londres n'a pas été convaincu.
Pour obtenir le feu vert européen, Microsoft s’est engagé à permettre à d’autres plateformes de streaming de jeux vidéo de proposer les titres "actuels et futurs" d’Activision et de Blizzard. En outre, les consommateurs les ayant achetés posséderont une licence d'utilisation leur permettant de les streamer sur le service de leur choix. Ces engagements sont valables pendant dix ans. Ils seront contrôlés par un auditeur indépendant.