L'éviction de Tony Fadell confirme la crise de croissance de Nest
Le rachat de Nest par Google n'a pas boosté l'activité smart home du géant américain comme espéré. Au contraire : Google se charge de développer lui-même de nouveaux projets (comme le concurrent de l'Amazon Alexa, Google Home)…Tony Fadell est désormais prié de prendre du recul.
Il y a le feu dans la maison Nest. Ces dernières semaines, la presse américaine faisait état de mésententes et d'une vague de départs au sein de l'équipe de la start-up rachetée en 2014 par Google pour 3,2 milliards de dollars. Tony Fadell, le fondateur de la start-up d'objets connectés pour la maison, était sur la sellette. Le 3 juin, celui-ci a officialisé son départ de Nest. Il restera conseiller d'Alphabet mais sera remplacé au poste de CEO par Marwan Fawaz, qui avait occupé le poste de vice-président de Motorola Mobility.
Nest stagne, google s'impatiente
Qu'est-il reproché au fondateur de Nest ? Un bilan décevant depuis que la start-up a été rachetée par Google. "Nest a quadruplé son nombre d'employés, n'a créé aucun nouveau produit et a souffert de mauvaises relations publiques", résume Ars Technica.
Ce n'est pas tout à fait vrai, puisque une nouvelle version du thermostat a été lancée et que Nest a ajouté une caméra connectée à son catalogue en rachetant Dropcam (pour un demi-milliard de dollars, tout de même). Mais la start-up a semblé stagner ces dernières années, se contentant d'étoffer son écosystème de partenaires autour de ses produits phares, sans inventer de nouvel objet connecté pour la maison aussi innovant que son thermostat.
Le projet finstone... fantôme
Selon Ars Technica, Nest a dans ses cartons un produit de sécurité pour la maison, combinaison d'un capteur de mouvement pour porte et d'un capteur de présence, reliés à un hub. "Mais ce projet a été mis en sommeil et modifié tellement de fois que son nom de code, "Fintsone", a été détourné par certains employés en "Tombstone" ("pierre tombale" en VF"), selon l'article d'Ars Technica. Tony Fadell aurait tergiversé sur la forme de ce hub domotique et sur ses fonctionnalités, raison pour laquelle le projet a pris énormément de retard.
Pire, Nest n'arrive même pas à bien travailler avec sa maison-mère, Google, qui mène ses propres projets smart home sans lui. Comme le routeur OnHub ou plus récemment le "Google Home", assistant virtuel pour la maison intégré à une enceinte connecté, semblable à l'Alexa d'Amazon. Nest avait semble-t-il un projet similaire mais ses équipes n'ont pas été invitées à joindre leurs forces à celles de Google.
Quel avenir pour nest ?
Nest va-t-il s'ajouter à la liste des nombreux échecs de Google ? L'ex start-up va-t-elle être mise en vente comme Boston Dynamics ? Ou le nouveau CEO va-t-il remettre de l'ordre dans la maison ? Nest semble en tout cas à la croisée des chemins, et pourrait manquer le véritable envol de la smart home… un marché qu'il a pourtant largement contribué à créer.
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