L’hôpital Necker (AP-HP) a recours à des prothèses nasales imprimées par la start-up Bone 3D
L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et Bone 3D ont déposé un brevet et signé une licence de développement et d'exploitation en septembre 2019. Cette start-up française est spécialisée dans l'impression 3D de dispositifs médicaux, en l'espèce des conformateurs narinaires baptisés "BB-Rhino". Ces sortes de prothèses temporaires sont nécessaires pour conserver le résultat post-opératoire d'une chirurgie de fente labio-palatine, pour corriger ce qu'on appelle communément un "bec-de-lièvre".
"Mon service travaillait à la mise au point d'un conformateur de façon artisanale dans un laboratoire de prothèses au sein de l'hôpital", explique le docteur Roman-Hossein Khonsari à L'Usine Digitale. Le chirurgien maxillo-facial doit revoir ses plans avec l'entrée en vigueur du règlement européen du 5 avril 2017 prévue pour 2020. Ce texte vient interdire "le bricolage" par les médecins de dispositifs médicaux. Une pratique jusqu'ici très répandue dans les hôpitaux. Il a donc voulu anticiper ce changement en nouant un partenariat avec Bone 3D, officialisé par la signature d'un contrat de licence en septembre 2019.
L'impression en 3D des moules
Concrètement, la start-up française imprime en 3D des moules dans lesquels sont injectés du silicone médical pour créer des conformateurs narinaires pour les enfants et les adolescents. Insérés dans le nez, ces outils sont indispensables pour maintenir les résultats post-opératoires d'une chirurgie de fente labio-palatine, appelés "bec-de-lièvre" dans le langage courant. Ils sont réalisés par l'imprimante J750 conçue par l'entreprise Stratasys. "Travailler avec Bone 3D m'a apporté un cadre normatif, une amélioration du produit par l'utilisation de la conception assistée par ordinateur et une standardisation de la production", révèle le chirurgien de l'hôpital Necker-Enfants Malades de Paris.
Le dispositif baptisé "BB-Rhino" est disponible en 14 tailles pour s'adapter à presque toutes les morphologies. La conception assistée par ordinateur permet de créer des prothèses personnalisées pour les cas encore plus rares et, ce, beaucoup plus rapidement qu'une fabrication artisanale. "Pour avoir de bons résultats, il faut des moules de très bonne qualité pour éviter que des bulles ne se forment ou d'obtenir une surface rugueuse", explique le Dr Roman-Hossein Khonsari.
Un coût plus bas
"Le prix de vente d'un conformateur narinaire fabriqué maison était initialement de 100 euros", confie le chirurgien. De son côté, la start-up affiche un prix de 90 euros. Le montant est donc plus bas, mais ce n'est pas le seul avantage de la technologie. Le médecin gagne beaucoup de temps en passant la main à Bone 3D. "On apporte également, à la différence des autres conformateurs, une plaque d'appui du philtrum", précise la start-up. Il s'agit de la fossette située au milieu de la lèvre inférieure. Cette particularité de "BB-Rhino" offre une meilleure cicatrisation.
"On vise désormais l'international", déclare la start-up française. Il faudra encore attendre un petit peu, car l'aspect réglementaire dans le domaine médical allonge la durée les procédures. "Mais nous avons déjà envoyé des conformateurs pour des essais", confie-t-elle, tout en restant prudente.
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