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L’INSA Lyon forme des ingénieurs informatique, pas des geeks

Parmi les écoles d’ingénieurs non spécialistes, l’INSA Lyon est souvent citée par les employeurs pour la qualité de sa formation en informatique, une de ses douze filières. L’école revendique former des ingénieurs généralistes en informatique, appelés à encadrer des projets techniques.

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L’INSA Lyon forme des ingénieurs informatique, pas des geeks

"Un ingénieur en informatique peut être amené à ne pas toucher une ligne de code de sa vie professionnelle ! L’image de l’informatique auprès du grand public, souvent réduite à un clavier, un écran, un geek, est fausse, regrette Youssef Amghar, directeur du département informatique de l’INSA Lyon. On en souffre, en particulier en attirant peu de filles : elles ne sont que 14% dans notre filière informatique."

Parmi les douze filières que propose l’INSA de Lyon, celle consacrée à l’informatique existe depuis 1969, ce qui fait de cette école d’ingénieurs généraliste un précurseur. Une formation reconnue par les employeurs : "les INSA recrutent d’excellents bacheliers qui ne souhaitent pas faire de prépa, ce qui leur permet de proposer la filière informatique à des têtes très bien faites", analyse Noël Bouffard, directeur délégué de Sopra Group, représentant des entreprises numériques à la Commission des titres d’ingénieurs (CTI).

Retrouvez l’INSA Lyon dans notre classement des écoles d’ingénieurs

20% des premiers emplois à l’étranger

Les étudiants "IF", comme on les appelle, entrent dans la filière informatique après deux années de prépa intégrée des INSA (à 75%), ou après un DUT d’informatique, un BTS ou une licence scientifique. Après trois années, ils sont censés être des généralistes de l’informatique, plus destinés à devenir des chefs de projet ou à travailler en bureaux d’études qu’à aligner des lignes de programme. Les 120 diplômés en moyenne partent donc essentiellement en ESN (ex SSII) ou chez des éditeurs de logiciels, 10% travaillant en production ou comme responsables d’exploitation. La filière informatique est celle de l’INSA Lyon qui envoie le plus de diplômés à l’étranger : 20% y trouvent leur premier job. "On commence à avoir un petit réseau d’anciens chez Google ! La sauce prend", se réjouit Youssef Amghar.

L’école en quelques chiffres

Département informatique de l’INSA Lyon

Date de création : 1969 (INSA Lyon : 1957)

Recrutement : sur concours, après un premier cycle INSA, CPGE, BTS, IUT, licence

Durée des études : 3 ans

Diplôme : Ingénieur en informatique

Coût (2013) : droits d’inscription de 606 euros par an.

Salaire de sortie : 37000 euros bruts annuels 

Nombre d’élèves en 2013-2014 : 350

Nombre d’anciens élèves : plus de 5000

Localisation : Villeurbanne (Rhône)

Durée obligatoire des stages : 10 mois

Nombre de partenariats à l’étranger : une trentaine

 

Assez classiquement, les étudiants démarrent par un apprentissage des techniques et outils informatiques en première année (ou troisième année de l’INSA). L’année suivante, s’y ajoutent les approches et méthodes projets. Les étudiants travaillent toute l’année par équipe de six, certains étant dotés de la casquette chef de projet ou responsable qualité, sur des projets fournis par des entreprises. La dernière année est considérée comme une période d’ouverture : la moitié de la promotion part en semestre d’échange à l’étranger, l’autre choisissant parmi une série de possibilités de se spécialiser dans un domaine ou un autre (data mining, cloud computing…), ou d’approfondir un projet travaillé l’année précédente. Tous partent aussi en stage de six mois.

Apprendre à apprendre pour pouvoir s’adapter

"Nous leur enseignons les grands principes, les invariants de l’informatique, comme les algorithmes ou la création de logiciel, mais la base de la formation, c’est de leur apprendre à apprendre, pour qu’ils puissent s’adapter tout au long de leur carrière." Pour le responsable de la filière informatique, "pas besoin d’enseigner les big data. Elles relèvent de l’application, utilisent les techniques de bases de données et celles du web sémantique que nos élèves savent manipuler". Il y a quelques années, la formation a tout de même intégré la fouille de données, et le cloud computing va bientôt arriver dans le cursus par le biais des TP.

Il y a deux ans, a été mis en place un référentiel de compétences, de plus en plus souvent exigé par les entreprises. "Il donne du sens aux enseignements, en particulier aux approches projets", explique le directeur du département. "Il permet aussi aux étudiants de s’évaluer, donc de comparer leurs compétences à celles des autres étudiants, notamment ceux formés dans d’autres pays. Utile pour postuler à des postes à l’étranger." Ces compétences sont bien sûr techniques, mais aussi méthodologiques et humaines.

Le département informatique aimerait accueillir des ingénieurs par alternance, mais peine à trouver des financements. Pour le moment, parce que son directeur ne renonce pas à mettre en place un jour ce cursus très demandé par les entreprises partenaires de l’école.

Cécile Maillard

"L’école ouvre tellement de portes que chacun de nous peut se spécialiser"

Mathias Pouessel, 25 ans, diplômé IF en 2011, ingénieur de développement au sein du groupe Orange

"J’ai eu la chance d’entrer à l’INSA après un IUT d’informatique. La première année, l’école met en place des binômes, pour mêler les étudiants de prépa, plus à l’aise en maths, et ceux qui ont suivi des formations techniques, comme moi. J’ai apprécié la palette très large des champs couverts par la formation, le but étant de faire de nous des généralistes de l’informatique. Mais l’école ouvre tellement de portes, que chacun de nous peut décider de se spécialiser par le biais des projets, des stages. C’est sûr, on ne chôme pas. En quatrième année (NDLR : deuxième année du cycle ingénieur), on ne dort pas beaucoup ! L’école est proche des entreprises : plusieurs fois par mois, on peut participer à des simulations d’entretien d’embauche avec des DRH, et chaque promotion est parrainée par une entreprise qui la suit pendant trois ans, propose des stages, des projets. C’est comme ça que j’ai travaillé pour une filiale d’Orange installée à Lyon, qui m’a embauché à la sortie de l’école. Le projet étudiant portait sur la domotique, mais j’ai été recruté pour m’occuper d’une billetterie sur le web, et aujourd’hui je travaille sur un site événementiel pour le groupe. Le côté chef de projet, je l’ai appris à l’école. Il faut aussi être touche à tout, techniquement, pour passer d’un projet à l’autre. L’ouverture humaine est aussi très utile : au quotidien, je passe beaucoup de temps avec des clients, il faut savoir communiquer avec différentes cultures."

 

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