L'Intérieur prévoit 8 milliards d'euros pour se numériser et lutter contre la cybercriminalité
Le projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (LOPMI) a été présenté le 16 mars. Le point sur les investissements et les nouveautés prévues par ce texte, qui fait l'objet d'une procédure accélérée au Parlement.
Le gouvernement a présenté le 16 mars en Conseil des ministres son projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (LOPMI), qui porte un grand plan de modernisation numérique de la Place Beauvau. Celui-ci, qui fait suite au "Beauvau de la Sécurité", acte notamment des annonces faites fin 2021 et début 2022 par Emmanuel Macron. Il fixe les objectifs et les moyens du ministère de l’intérieur de 2023 à 2027, qui verra son budget augmenter de 15 milliards d'euros sur la période.
Le gouvernement a engagé la procédure législative accélérée sur ce texte, qui ne passera donc que par une seule lecture à l'Assemblée nationale et au Sénat.
Une nouvelle "agence du numérique"
Le projet prévoit "une part très importante des moyens dédiée à la transformation numérique, pour que le ministère de l’intérieur se saisisse des opportunités qu’elle offre : démarches dématérialisées, outils de travail en mobilité, moyens d’investigation modernisés, lutte contre la cybercriminalité". Près de 8 milliards d'euros y seront consacrés.
Pour piloter cet effort, le ministère va réorganiser sa gouvernance du numérique en la confiant à un secrétaire général adjoint du ministère. Par ailleurs, il prévoit la création d'une "agence du numérique pour les forces de sécurité intérieure", qui sera chargée de "développer des outils numériques au service du terrain et de l'opérationnel", tels qu'un exosquelette pour les policiers et gendarmes.
Lutte contre la cybercriminalité
Le projet de loi aborde la question des rançons versées dans le cadre d'une cyberattaque par rançongiciels. Il n'envisage pas d'interdiction du paiement des rançons, mais conditionne leur remboursement par les assurances cyber au dépôt d'une plainte sous 48h, afin que "les services compétents disposent des informations nécessaires pour poursuivre les auteurs de l’infraction".
Au chapitre de la lutte contre la cybercriminalité, l'arsenal policier s'enrichira de plusieurs dispositifs : saisie d'actifs numériques (cryptomonnaies…) par les officiers de police judiciaire ; autorisation de l'achat en ligne de produits ou services illicites dans le but de caractériser une infraction, dans le cadre d’une enquête sous pseudonyme ; développement du renseignement cybercriminel ; création d'un "17 cyber", équivalent numérique de l'appel au 17, pour signaler une cyberattaque, qui regroupera des dispositifs existants éparses.
Formation et recrutement
Pour accompagner ces évolutions, le gouvernement mise sur la création d'une école de formation cyber interne à la Place Beauvau, sur le recrutement de 1500 nouveaux "cyber-patrouilleurs", et sur l'embauche de 300 équivalents temps plein, + 100 équivalents temps plein pour l’agence du numérique, destinés à "ré-internaliser les compétences techniques nécessaires à la conduite de projets" et à "moins dépendre des prestataires extérieurs".
Le regroupement au sein du pôle de cyberdéfense de Rennes des "capacités techniques et d’analyse" cyber du ministère, est aussi à l'étude dans le but d'améliorer les synergies.
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