L'US Navy veut protéger ses drones contre le piratage
L'avènement des drones et la transformation numérique des systèmes de combats poussent la Navy américaine à investir sérieusement dans la cybersécurité, quitte à faire appel à des entreprises privées.
Julien Bergounhoux
Pour lutter contre la recrudescence de cybermenaces à l'heure où les drones se posent clairement comme le futur de l'aviation militaire, le Naval Air Systems Command (NAVAIR), qui gère les aéronefs et missiles au sein de la marine de guerre américaine, fait appel à des entreprises privées.
Le but ? Aider aux travaux de recherche et développement entrepris pour sécuriser les équipements critiques conçus pour la plupart avant que le concept d'Internet des Objets n'apparaisse. L'un des objectifs clés du projet au-delà de la classique prévention des intrusions est la possibilité de réagir en cas d'attaque réussie pour reprendre le contrôle des éléments compromis.
Des systèmes critiques
Ce plan s'inscrit dans un programme plus large de renforcement de la sécurité informatique au sein de la Navy. Le Naval Sea Systems Command (qui gère les navires et sous-marins) et le Space and Naval Warfare Systems Command (en charge des satellites et autres systèmes de communication) travaillent aussi sur ces problématiques.
La Navy est particulièrement sensible à cette problématique car elle opère des systèmes très complexes sur ses bâtiments, aéronefs et armements, ce qui multiplie les vulnérabilités potentielles. Un état de fait accentué par la fusion de plus en plus prononcées des systèmes électroniques et informatiques (communication, navigation, identification, gestion des capteurs et de leurs données...) en une seule et même plate-forme.
Préparer l'avenir
Le chasseur F-35, par exemple, comporte plus de 8 millions de lignes de code... et connaissait encore récemment de sérieux problèmes suite à un bug informatique. D'autres systèmes, contrôlés par de simples ordinateurs portables, sont aussi particulièrement vulnérables car non-spécialisés.
Au-delà d'un renforcement des capacités actuelles, l'objectif est surtout que les prochaines générations d'équipements intègrent la cybersécurité comme composante majeure dès la phase de conception. La Darpa y travaille d'ailleurs depuis plusieurs années au travers du programme HACMS (High Assurance Cyber Military Systems), qui commence à porter ses fruits avec le drone Little Bird de Boeing, présenté comme impiratable.
Julien Bergounhoux
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