L'utilisation de la reconnaissance faciale par les forces de l'ordre britannique jugée illégale
Au Royaume-Uni, une Cour d'Appel vient de condamner l'usage qui a été fait par les forces de l'ordre d'une technologie de reconnaissance faciale. Mais cet arrêt est plus mitigé qu'il n'y paraît, et sanctionne avant tout l'absence de garde-fous et de contrôle autour de l'usage de cette technologie.
L'utilisation d'une technologie de reconnaissance faciale automatique par la police du pays de Galles du Sud a été jugée illégale. Une Cour d'Appel s'est prononcée mardi 11 août 2020 sur cette question suite à un recours déposé par le militant des droits de l'Homme Ed Bridges, selon la BBC. L'homme conteste l'usage fait par les forces de l'ordre de cette technologie depuis 2017. Il avait été débouté en première instance.
61 arrestations grâce à la reconnaissance faciale
La technologie AFR utilisée par les forces de l'ordre au pays de Galles du Sud permet de scanner les visages des gens présents dans une foule. Puis, ces visages sont comparés à une liste de personnes surveillées comprenant des suspects, des personnes disparues ou présentant simplement un intérêt. La police assure avoir réalisé 61 arrestations grâce à la reconnaissance faciale.
Le plaignant affirme que pouvoir être identifié avec des technologies de reconnaissance faciale engendre du stress. Ed Bridges parle d'une "technologie de surveillance de masse intrusive et discriminatoire", poursuit la BBC. Il assure que ces outils ne doivent pas être utilisés sans avoir recueilli le consentement des personnes. Si la Cour d'appel lui donne en parti raison, son arrêt est mitigé.
Besoin d'encadrer l'usage de la reconnaissance faciale
"La mise à l'épreuve de notre technologie révolutionnaire par la Cour est une étape bienvenue et importante dans son développement, a commenté auprès de la BBC Matt Jukes, un responsable de la police. Je suis sûre que nous pouvons travailler à partir de ce jugement". Les juges ne semblent pas s'opposer purement et simplement à l'utilisation de la reconnaissance faciale mais demandent à ce que son usage soit encadré.
La Cour a affirmé qu'il n'y avait pas de directives suffisamment claires sur les lieux où cette technologie de reconnaissance faciale peut être utilisée et qui peut être mis sur une liste de surveillance. De plus, aucune évaluation d'impact sur la protection des données n'a été faite et personne n'a cherché à déterminer si le logiciel a ou non des biais raciaux ou de sexe. L'ensemble de ces points l'ont conduit à condamner l'usage qui en a été fait. Mais si la police encadrait beaucoup mieux cet usage, peut-être que le juge trancherait différemment.
La police a déjà dit qu'elle ne ferait pas appel. De son côté, Ed Brigdes s'est déclaré ravi de cette décision qui conforte son opinion selon laquelle la reconnaissance faciale menaces les droits des individus.
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